Fantastic Negrito, Son Of A Broken Man
13.12.2024
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Du même label, nous avions déjà salué le remarquable disque de Sonny Green, mais c’est avec une mention supérieure que Marcel Smith se distingue pour cet effort majeur. À mon sens, tout y est.
D’une part, un chanteur vétéran classieux à la diction sûre. D’autre part, une orchestration complète et une production qui sont clairement des modèles du genre (merci à Kid Andersen et son équipe de pointures). Enfin, un répertoire fortement qualitatif alliant reprises et compositions originales, dont une partie signée par Smith lui-même.
Entre soul classique, soul contemporaine, voire northern soul (cf. le traitement bluffant du récent titre de Robert Cray, To be true), influences jazz ou liens vers le classic rock, Smith ne faiblit jamais. Je n’avais plus entendu de ballades soul classiques de cette force depuis Clay Hammond, et lorsqu’on croit qu’il nous fait “des coups” à la Sam Cooke, on décèle finalement du Ted Taylor (If you miss me et son irrésistible accompagnement à la contrebasse et aux balais).
Si Turn back the hands of time, tube de Tyrone Davis, n’apporte pas grand-chose, même avec la présence de Johnny Rawls, je n’ai en revanche rarement perçu ce dernier aussi bon que sur le duo There goes my used to be. Comme si la formule magique utilisée ici transformait tout en or, à l’image de la prise en direct pour l’interprétation en apesanteur du How can you mend a broken heart d’Al Green.
Nicolas Burgot
Note : ★★★★½
Label : Little Village
Sortie : 16 octobre 2023