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20.12.2024
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C’est désormais confirmé : Lynwood Slim s’est bien éteint le 4 août 2014 à l’âge de 60 ans. Nous remercions d’ailleurs le Français Nico Duportal, qui l’a très bien connu : non seulement il confirme la triste nouvelle, mais il nous apporte en outre des éléments rectificatifs sur les circonstances du décès du bluesman, ce dont nous le remercions. Lynwood Slim ne souffrait donc pas d’une cirrhose mais d’un cancer du foie, et il est finalement mort des suites d’une attaque cérébrale (survenue le 17 juillet dernier).
Avec Larry Taylor à Peer, 1996 © Dominique Papin
Né Richard Dennis Duran le 19 août 1953, il apprend la trompette à l’âge de 12 puis passe à l’harmonica trois ans plus tard. Il hésite ensuite entre une carrière de joueur de billard et d’harmoniciste, mais à 17 ans, il a une révélation (pour reprendre les termes de son site officiel) et décide qu’il sera musicien… Il forme son propre groupe à Los Angeles et se fait progressivement connaître sur la scène californienne. Le propriétaire d’un disquaire de Pasadena, J & F Record Sales, chez lequel il a ses habitudes, lui apprend alors qu’un autre harmoniciste local, Kim Wilson, a quitté la Côte Ouest pour s’installer à Minneapolis, où la scène blues est en plein essor. Slim part donc pour la plus grande ville du Minnesota en 1977, où il trouve effectivement de nombreux clubs dans lesquels se produire. À la même époque, Wilson, qui joue alors au sein de Aces, Straights & Shuffles, s’apprête à partir pour Austin, où il fondera les Fabulous Thunderbirds. Slim le remplace à l’harmonica et au chant et lance deux formations, les Fabulous Minnesota Barking Ducks puis le Lynwood Slim Band, collaborant avec Leonard « Baby Doo » Caston, James Smith et Walter Horton. Son style personnel, qui mêle swing et smooth blues typiques de la tradition californienne, lui valent une belle reconnaissance.
À Peer, 1996 © Dominique Papin
Mais à la fin des années 1980, soucieux de faire évoluer son parcours, il abandonne tout et part pour Amsterdam aux Pays-Bas, où il ne reste toutefois pas très longtemps. Il revient à Chicago, à Los Angeles, puis, grâce à un réseau de contacts très développés, il entreprend de multiples tournées à l’étranger, notamment en Europe et en Australie. Il enregistre alors ses deux premiers albums, « Lost In America » (1990) et « Soul Feet » (1991). Malgré cela, de retour à Minneapolis, même s’il travaille un temps avec Dave Specter à Chicago, il s’éloigne un peu de la musique. Mais la reprise de la scène blues en Californie au milieu des années 1990 le relance. Désormais réinstallé dans sa bonne ville de Los Angeles, en particulier grâce au regretté producteur Jerry Hall (décédé en février dernier), il va sortir jusqu’en 2010 une demi-douzaine de CD qui mettent en avant son originalité (Lynwood Slim s’est aussi mis à la flûte), dont le dernier avec le groupe du guitariste brésilien Igor Prado, « Brazilian Kicks ». Des ennuis de santé répétés empêcheront hélas cette figure de la scène californienne d’étoffer sa carrière.
Daniel Léon
En 2006 © Brigitte Charvolin