Quatre ans après son très bon “Entitled”, l’Anglaise Terri Walker, ex-moitié de Lady, publie un EP 9 titres. Le dub Breakout ouvre le disque avec ses percussions envoûtantes et son refrain entêtant mais c’est la suite qui nous passionne. Telle une Mary J. Blige ou une Jazmine Sullivan, la voix de la chanteuse se tend jusqu’à la fêlure sur un Can’t tell me anything rugueux à souhait avec sa rythmique hip-hop et son ostinato de claviers obsédant. OK laisse place à une soul orchestrale aux effluves blaxploitation, évoquant irrésistiblement Curtis Mayfield.

Même travail d’orfèvre sur la smooth soul de Come over, toute en relances et frictions rythmiques, et aux entrelacs de guitare ciselés dans de la soie. Walker nous cajole les tympans de sa voix gouleyante sur Ulla, dont la grammaire lo-fi hip-hop épouse tant le swing cuivré de Dilla que la mélancolie embuée de Nujabes avec ses arpèges de piano rêveurs. Seul bémol : glisser en fin de programme des versions rap augmentées de couplets de ses compatriotes MC (sauf Come over) confère à l’ensemble une certaine redondance. Une mince réserve pour cet EP d’excellente facture.

Mathieu Presseq

Note : ★★★½
Label : So Real International 
Sortie : 24 mai 2019