;
Live reports / 04.03.2020

Ephemerals, New Morning, Paris

27 février 2020.

Devant une audience modérée mais attentive, les Ephemerals ont confirmé la tendance d’un très net recul de la soul revivaliste de leurs débuts au profit de sonorités contemporaines quasi électro. Ceci à l’image de leur nouveau disque “The Third Eyes”, et même si ces nouveaux titres n’ont pas été majoritaires dans le répertoire de la soirée. Les costumes étriqués typiques du genre ont donc définitivement été remisés ainsi que la guitare et la trompette. Les claviers sont en revanche devenus prépondérant dans le groupe franco-anglais désormais resserré et très féminisé.

Vêtu d’une toge immaculée, le chanteur Wolfang Valbrun joue un personnage de scène quelque peu mystique et parvient rapidement à créer une ambiance intimiste voire sombre.  Sans abuser des effets micro, il fait pénétrer progressivement le public dans l’univers musical crée, principalement mid-tempo ou lent, comme à la fin du premier set où il garda en haleine le public jusqu’au silence final. Les rares accélérations à l’énergie très rock secouent dès lors le spectateur, ce qui est manifestement l’effet escompté. Les mises en place orchestrales très construites et les improvisations contrôlées contredisent finalement une impression faussement planante et psychédélique.

Exclusivement féminine, la section rythmique cultive un son organique, à l’ancienne (basse ronflante, batterie souple), et constitue la colonne vertébrale des morceaux. Ceux-ci sont souvent introduits par la pianiste puis conclus par le saxophone inspiré de Thierry Lemaître. On lorgne alors parfois presque le free jazz. Si le groupe propose donc aujourd’hui une musique qui s’éloigne du cœur de cible de Soul Bag, cela n’empêchera évidemment pas de susciter l’intérêt.

Texte : Nicolas B.
Photo © DR

EphemeralsNew MorningNicolas B.