Mereba, The Breeze Grew A Fire
07.03.2025
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Deux ans après un premier album magnifique salué par la critique et récompensé de 4 étoiles dans nos colonnes, le chanteur-guitariste islandais récidive avec un nouvel opus encore meilleur. Dès le premier titre, le sublime Lay your head, c’est le choc. Quelques notes de guitare acoustique, des poussières de cordes et puis cette voix qui déboule sans crier gare, une voix qui agrège tous les contraires, douce et rugueuse, souple et fragile, vulnérable et charismatique, une voix qui s’aventure dans d’aériens falsettos avant de redescendre soudainement sur terre, à peine soutenue par de délicats accords de B3. Tout le disque est à l’avenant, fantastique cocktail de soul détroito-memphisienne, une bulle de virilité dans un écrin d’élégance, de pop beatlesienne et de folk contemplatif. Et s’il sait émouvoir grâce à son infernal talent de mélodiste (comment ne pas fondre à l’écoute de Draw the line ?), l’homme sait aussi mettre le feu aux poudres, comme en témoigne l’ébouriffant soul rock High alert hérissé de chœurs gospel. Riche et débordante d’imagination (cuivres, violons, piano, clavecin, claviers électriques, boîte à rythmes, clochettes…), la production n’est jamais étouffante, qu’il s’agisse des arrangements post-disco de Let it pass à la cavalcade cinématique de New waves, en passant par le ukululé de Punch through the night, féérie orchestrale bardée d’incroyables harmonies sunshine pop. L’album se conclut par une ballade à la confondante beauté (Until the last minute), parfait épilogue d’un disque unique réussissant à agréger en un tout parfaitement cohérent une somme d’influences disparates, pourtant incompatibles sur le papier. Une réussite magistrale.
Ulrick Parfum
Note : ★★★★★ (Le Pied!)
Label : Record / juniusmeyvant.com
Sortie : 25 janvier 2019