Nikki Giovanni (1943-2024)
11.12.2024
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Daniel Bellemain, dont nous apprenons la disparition le 10 octobre, était incontestablement une figure connue et respectée de la communauté des amateurs de blues (et de soul) parisiens – et sans doute au-delà. Durant plus de quarante ans, il a présidé aux destinées de boutiques de disques spécialisées où l’amateur était sûr de dégotter des collectors comme de trouver des nouveautés venues d’horizons parfois lointains.
D’abord passionné de rock ‘n’ roll, et notamment de Little Richard dont il avait fondé un fan club, Daniel – Bébel pour les familiers – avait ouvert une première et minuscule boutique au début des années 1970 rue La Feuillade à Paris, près de la place N.-D.-des-Victoires. Toujours dans le même quartier, il investit ensuite d’autres locaux plus spacieux rue de la Banque puis rue La Vrillière. À l’enseigne de Scorpio, sa boutique devint vite un point de ralliement, sûrs qu’on était d’y trouver disques et conseils, ainsi qu’une saine émulation grâce aux habitués (un peu comme chez Boogie ou Croco Jazz !)
Daniel Bellemain était un homme aux opinions tranchées, mais étayées par une connaissance encyclopédique de la musique afro-américaine, auxquelles on pouvait se fier. Peut-être en raison de sa formation de comptable, il était précis et minutieux, notamment en matière discographique. Il collabora au fanzine Jazz Blues & Co et participa en 1985 à l’aventure du Be Bop Bar, situé près de l’Opéra, où il faisait souvent office de DJ.
Dans les années 1990, il migra au pied de la Butte, au 15 rue Chaptal, tout près du siège historique de Jazz Hot et Rock & Folk, dans une boutique nommée en hommage au bouquin de James Lee Burke, Black Cherry Blues. Derrière des bacs débordants de CD et de vinyles, Daniel continua d’y dispenser infos et avis, la clope – Gitane maïs – au bec, jusqu’à la fermeture en 2013.
Texte : Jacques Périn
Photo d’ouverture : Daniel Bellemain et Screamin’ Jay Hawkins à Scorpio, 1983, Paris. © Patrice “Charlie” Barbat, courtesy Alain Mallaret (Big Beat)