Samedi 19 juin.

Les Congolais de Fulu Miziki sont arrivés sur scène vêtus de costumes futuristes et tribaux. Leur concept : réenchanter les déchets — y compris ceux trouvés sur la prairie des filtres ce jour-là — pour les transformer en instruments de musique inédits, frappés sur des rythmes bruts et percussifs. Puis, de la mélancolie sort des voix des artistes qui hypnotisent le public vers une certaine remise en question sur les abandonnés — déchets et pourquoi pas des vivants. Le set progresse vers une transe qui entraîne dans sa folie une danseuse collée à la barrière, enlevée pour faire un pas de danse avec les artistes sur la scène du pont neuf. Un coup de cœur de cette édition Afrika du Festival Rio Loco. 

Toujours aussi belle et gracieuse Ayo. Légère, expressive, douce, et visiblement extrêmement émue de retrouver la scène en ces temps de pandémie. Elle a pris quelques minutes à retrouver ses esprits en se lovant dans ses long bras subtilement tatoués, alternant entre sourire lumineux et moue pensive. Quelques jours après, restent encore dans la tête ses mots et sa mélodie, « I live my life, the way I want », de son titre Life is real, entêtant comme un mantra pour le bien-être. En toute humilité, elle offre au public un répertoire alternant titres connus et personnels, puis se retire sur la pointe des pieds après un signe de prière. Sublime. 

Dimanche 20 juin.

Ray Lema était très attendu sur le festival Rio Loco. Il a immédiatement apporté la bonne humeur avec une musique dansante que l’on associerait volontiers aux paysages des caraïbes. Un moment festif et positif teinté de la voix profonde et particulière de Ray Lema, trônant derrière son clavier. 

Impressionnant, charismatique, groove et dynamique, l’expérience Jupiter & Okwess ne laisse pas de marbre et fait lever immédiatement le public pour bouger sur un rythme effréné. Jupiter Bokondji Ilola est à l’image de sa musique, élancé, beau, enflammé. Le groupe parfait pour clôturer cette édition de Rio Loco Afrika.

Texte et photos : Anna Carbonnel