Lowland Brothers + Jerron Paxton, Le VIP, Saint Nazaire, 2025
14.03.2025
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C’est toujours un plaisir de se retrouver sur le sable de la plage de Pornichet face à la scène mise en place par le Casino de la ville pour une soirée blues qui s’annonce alléchante avec Philippe Ménard, Kévin Doublé et Éric C, et Delgrès. C’est aussi amusant d’être à un concert où la majeure partie des spectateurs sont en maillot de bain !
Philippe Ménard ouvre les festivités et on reste encore une fois ébahi par la puissance qu’il dégage à lui tout seul, par son chant, sa guitare et ses percussions, un domaine où il ne cesse d’innover, apportant une variété de rythmes qui fait sortir le genre homme-orchestre du simple rythme binaire. Telephone woman, Ride on, Walkin’ on the front line, joués avec une guitare acoustique, font monter la tension que Philippe entretient en passant sur une guitare électrique. Il interprète ses compositions mais aussi des reprises de Sean Costello et bien sûr Rory Gallagher. Il prend ensuite sa lap-steel faite maison, dont il joue avec des tournevis, avant d’inviter Kévin Doublé pour un duo acoustique final sur 31st street. Philippe Ménard est un trésor de la scène blues, il ne faut pas le perdre.
Philippe Ménard
Kévin Doublé, Philippe Ménard
La deuxième partie est consacrée à Kévin Doublé et Éric C, accompagnés de Franck Thomelet aux percussions. On connaît la formule et on ne s’en lasse pas : reprises de blues de toutes les époques, dans un axe Sud-Nord, du Mississippi à Chicago. Ain’t that loving you baby, I’m going fishing too, Let it shine, I done got over, Midnight special, Kévin et Franck montrent que quand on a le talent et le recul, il est possible de créer un ensemble cohérent à partir de sources variées et de le rendre attractif auprès d’un public pas forcément connaisseur. La voix d’Éric est apaisante, tout comme l’harmonica de Kévin, avec des sommets comme sur I can’t judge nobody, sa tension-détente et son superbe solo de guitare.
Kévin Doublé, Franck Thomelet, Éric C
C’est Delgres qui clôt la soirée et qui doit être une découverte pour beaucoup. Le format en trio, le look, la présence du sousaphone, la puissance musicale, le chant en créole, tout est là pour impressionner le public. Pascal Danaë, Rafgee et Baptiste Brondy connaissent leur affaire et vont facilement élargir leur base de fans. Respecte nou, Ramene mwen, Sere mwen pli fo, Mr. President et le formidable Mo jodi sont autant de brûlots qui font penser que le feu d’artifice annoncé après les concerts sera inutile, car il a déjà lieu sur scène. On aime le solo de trompette de Rafgee sur Pardonnez-moi, le titre final en boogie.
Pascal Danaë
Rafgee
Baptiste Brondy
Nul doute que la sortie tant attendue de leur premier album (le 31 août) leur permettra de franchir encore une nouvelle étape et continuer leur conquête du grand public.
Christophe Mourot
Photos © J-M Rock’n’Blues
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