Mereba, The Breeze Grew A Fire
07.03.2025
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Faire revivre les Silent Partners 33 ans après leur seul album et en trouvant un successeur crédible à Mel Brown relevait de l’exploit. Jim Pugh, le chef du Little Village, n’a pas reculé devant le défi et le résultat prouve la pertinence de son intuition.
Même si le temps a passé, Tony Coleman à la batterie et Russell Jackson à la basse sont pleinement en possession de leurs moyens, ils n’ont rien perdu de leur autorité instrumentale, ils conservent des qualités vocales qui n’ont jamais été exploitées pleinement et ils sont capables de compositions qui font sens. Le choix de Jonathan Ellison à la guitare s’avère particulièrement approprié. Quasiment inconnu hors des limites de Memphis, son approche est en phase avec celle de ses nouveaux compagnons, pour une musique consciente de ses racines, du monde qui l’entoure, mais aussi ouverte et généreuse, prompte à la fête.
Des traits qu’on retrouve tout au long d’un album qui s’ouvre sur deux titres forts écrits et chantés par Coleman, le magistral Ain’t no right way to do wrong et le glaçant Post traumatic blues syndrome. Jonathan Ellison suit avec une majestueuse ballade, digne des grandes heures de la Memphis soul, Road to love. Never make your move too soon n’est pas vraiment la chanson de B.B. King, mais l’histoire hilarante d’une birthday party mettant en scène B.B., Otis Clay et quelques autres. Jackson prend ensuite les rênes en main pour trois titres qui invitent à la danse, le shuffle à la Albert Collins Dancin’ shoes, le slow blues Love affair with the blues et le groovy Proving ground.
On récupère un peu le temps du Teasing woman d’Ellison qui balance à la Albert King et on termine avec deux chansons à reprendre en chœur en concert : Good to myself et Beale Street shuffle aux faux airs de Sweet home Chicago. Ici, le blues montre qu’il n’a rien perdu de sa créativité et de son actualité.
Jacques Périn
Note : ★★★★★ (Le Pied)
Label : Little Village
Sortie : 24 juin 2022