Nikki Giovanni (1943-2024)
11.12.2024
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Depuis les années 1970, on le croisait dans les concerts, de Bagneux au Méridien, quand ce n’était pas à Saulieu ou à La Nouvelle-Orléans, toujours accompagné de Marie. Le blues, il ne se contentait pas de l’écouter, il le pratiquait aussi avec ferveur. Avec un goût prononcé par le blues d’avant-guerre et les guitares slide, steel, lap steel, etc. Bref, pour les glissades sur cordes.
En 2018, sous le transparent pseudo de Christian Lightnin’ E, il avait compilé une anthologie de ses enregistrements sur un album malicieusement intitulé “Paris Suburb Blues Style – Uncomplete, Unchronological Recordings (1977-2017)”. Sur le livret, son ami Elmore D. caractérisait bien sa manière : « Christian travaille les classiques au corps à corps, sans le timide respect des revivalistes. Sa musique est proprement personnelle – et, ma foi, un peu folle. »
Son engagement et son humanisme s’étaient manifestés par la réalisation de “Blues Against Racism”, un album fédérant notamment Little Bob, Elmore D., Tao Ravao, Thibaut Chopin & Stan Noubard Pacha, Roland Malines, David Evans, et vendu au profit d’œuvres caritatives.
Dans le domaine discographique, il fut aussi le maître d’œuvre, aux côtés d’André Clergeat, de deux monumentales anthologies de 20 CD chacune, “Les Triomphes du Blues“ et “Les Triomphes du Rhythm ‘n’ Blues”, vendus en grande surface pour la modique somme de 100 francs pour le premier, 15 euros pour le second !
Spécialiste des musiques hawaiiennes, il se fit enquêteur pour retrouver la sépulture du guitariste Sam Ku West mort à Paris en 1930. Une recherche qu’il raconta dans Soul Bag. Il écrivit aussi quelques chroniques et comptes rendus de concerts, comme pour Blues en Loire en 2019.
Nous avons une pensée toute particulière pour Marie, sa femme qui partageait ses passions et ses engagements.
Texte : Jacques Périn