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Live reports / 29.12.2023

Nico Wayne Toussaint Quartet, Le Triton, Les Lilas

15 décembre 2023.

Le dernier album en date de Nico Wayne Toussaint, “Burning Light”, le présente en solo, s’accompagnant surtout à la guitare, révélant ainsi un autre de ses talents, et pas des moindres. Mais, pour cette 19e soirée Soul Bag au Triton, c’est la formule du quartet qui a été retenue, celle où Nico s’impose en leader, chanteur et harmoniciste, sûr de lui et de ses hommes. D’autant qu’il serait dommage de se passer d’un guitariste de la trempe de Michel Foizon. Leur connivence est évidente, comme celle avec le batteur Romain Gratalon, au jeu attentif, inventif et d’une grande variété. Visiblement recruté de fraîche date, le bassiste (Rémi Grangé), bien guidé par Romain, trouva vite ses marques pour se fondre dans la dynamique du groupe.

Les années sur la route n’ont en rien entamé l’enthousiasme voire l’exaltation de NWT, elles semblent même l’avoir dopé. Elles n’ont pas non plus altéré son appétit pour le blues qu’il célèbre à travers ses compositions ou des reprises qu’il a fini par s’approprier totalement. Il faut voir avec quelle ardeur il s’exprime, sa gestuelle est le prolongement de la musique et du tempo ! Elle révèle la force qui l’habite, tout comme sa voix puissante et sonore. Le jeu d’harmonica est à l’avenant, foisonnant, fleuri et virtuose. Son maître à jouer revendiqué reste James Cotton, à qui il fait honneur dans ses adaptations de One more mile, Cut you loose ou Rocket 88. Mais il reprend aussi Jimmy Reed et Slim Harpo, en boostant You don’t have to go et Shake your hips

Michel Foizon, Nico Wayne Toussaint, Romain Gratalon, Rémi Grangé
Michel Foizon, Nico Wayne Toussaint
Nico Wayne Toussaint
Romain Gratalon, Nico Wayne Toussaint, Rémi Grangé

Un autre hommage appuyé sera rendu à B.B. King à travers 3 o’clock blues, chanté avec le falsetto du maître, et laissant le champ libre à la guitare de Michel Foizon d’une incroyable créativité tout au long des dix minutes du morceau. Un grand moment d’émotion que l’on a aussi ressenti au cours d’un How long to heel, dépouillé et vibrant ou d’un autre titre lent (dont le titre m’échappe) tout en tension-détente. Mais le band excelle aussi dans les morceaux rapides, dansants, comme le Can’t you tell, en ouverture, ou One fine day.

Le public, nombreux, du Triton eut raison de demander un rappel, car il nous valut une bouleversante version de St James infirmary, chantée par un Nico Wayne Toussaint habité, et parée d’un solo de guitare tout en nuances jazzy de Michel Foizon. Ne restait plus qu’à se quitter sur le stimulant Midnight creeper qui a pour effet de faire lever et danser toute assistance normalement constituée !

Texte : Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues
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Michel Foizon, Nico Wayne Toussaint
Michel Foizon, Nico Wayne Toussaint, Rémi Grangé, Romain Gratalon
concertNico Wayne Toussaint