Après le succès de “I’ve Come A Long Way”, qui lui a permis de se faire remarquer sur la scène soul internationale, Alexis Evans a pris le temps – quasiment quatre ans – pour élaborer son successeur, qui sort à nouveau sur le label milanais Record Kicks. 

Le délai n’a pas été inutile, tant la musique et en particulier l’approche vocale d’Evans – qui a copieusement tourné pendant la période, y compris à l’étranger – ont pris une maturité nouvelle. Accompagné d’un groupe largement renouvelé (à l’exception du batteur Éric Boréave, présent depuis le premier album, et d’une partie de la section de cuivres), il se détache de la soul “à l’ancienne” sous influence Stax du disque précédent pour proposer un registre, qui s’il relève toujours de la soul, semble plus personnel, en y intégrant des références (conscientes ou non) plus variées – les chœurs “à la Queen” de Do something, la rythmique reggae de What is this feeling… 

Les références sixties laissent ici largement place à des clins d’œil aux grands groupes de la décennie suivante, des Isley Brothers à l’Average White Band, par exemple sur le très réussi Let them loose. Evans a profité de la pause forcée de ces dernières années pour affiner son écriture, avec des compositions soignées, dans lesquelles les textes ne sont pas que des prétextes, qui bénéficie d’une mise en son qui, avec Louis-Marin Renaud (collaborateur notamment de Théo Lawrence) aux manettes, se donne les moyens de ses ambitions.

Frédéric Adrian

Note : ★★★★
Label : Record Kicks
Sortie : 3 février 2023