Carnet de voyage : Tennessee, octobre 2024
20.12.2024
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26 septembre 2024.
La chanteuse et pianiste originaire de Melbourne arrivait de Brighton en Angleterre avant de partir pour Amsterdam. Pour la partie européenne de sa tournée, Allysha Joy se produit entourée de Yusuf Ahmed à la batterie, de Matt Gedrych à la basse, et de Margo Mool au chœur et petites percussions, trois artistes basés à Londres. Elle interprète ainsi une version resserrée en quartet de son album enregistré en Australie, dans lequel elle a composé des arrangements pour quatuor à cordes et des harmonies pour chœur.
Assise derrière son Fender Rhodes, entourée de ses musiciens vêtus de blanc, elle enchaîne les premiers morceaux et fait sien cet espace, en faisant brûler discrètement à ses pieds de l’encens, encens qu’elle fabrique elle-même dira-t-elle plus tard. Son charisme est immédiat, sa voix puissante, sinueuse, éraillée, est chargée de soul.
Lorsqu’elle prend la parole, Allysha Joy énonce une sorte de prière, en référence à sa terre natale australienne et aux peuples autochtones : « I pay my respects to Elders past and present and to all First Nations People. » « Je reconnais que cette musique a été écrite et enregistrée sur une terre volée. Je rends hommage aux aînés passés et présents et à tous les peuples des Premières Nations. Je reconnais leur bataille continue pour la souveraineté. C’est un privilège et une bénédiction de partager cette musique. »
Les plus belles chansons de l’album s’enchaînent : Raise up, étirée en longueur avec un chorus de basse ; David qu’elle nous dit avoir écrit pour se guérir d’une situation d’insécurité, chanson qu’elle vit profondément sur scène, habitée, tenant des notes sur une durée qui déclenche les acclamations du public. Après avoir repris la parole pour nous préciser qu’elle a autoproduit ce nouvel album et que ce n’est pas rien, Allysha Joy témoigne de son amour pour la poésie, en faisant référence au poète Hafiz pour introduire la chanson Dropping keys, prolongeant ses vibratos jusqu’au bout du bout du souffle.
Une heure de concert conclu par le très beau Stay nous parut trop brève, mais le New Morning programmait en seconde partie de soirée la chanteuse et guitariste française Hyleen. Annonçant pour la fin d’année un album intitulé “Majestic Land”, Hyleen était entourée de Swaeli Mbappé à la basse (Victoire du Jazz avec le groupe Monsieur Mala), Nicolas Viccaro à la batterie et Mickael Joseph aux claviers.
Texte et photos : Alice Leclercq