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Live reports / 15.05.2024

Black Lives, New Morning, 2024

24 avril 2024.

« It’s tight ! », s’exclame le guitariste Jean-Paul Bourelly au moment de rejoindre la scène du New Morning, qui semble bien étroite ce soir pour accueillir l’ensemble des musiciens attendus.

Issu d’une anthologie parue en  2022 dans la foulée du mouvement Black Lives Matter (“Black Lives – From Generation To Generation”), le collectif Black Lives, organisé autour du bassiste Reggie Washington, dont l’épouse Stefany est à l’origine du projet, s’est depuis décliné en version live et a récemment publié un album, “People Of Earth”, réunissant plusieurs de ses membres autour d’un répertoire original et qui sert de prétexte à cette nouvelle tournée à l’impressionnant générique : les saxophonistes Jacques Schwarz-Bart et Pierrick Pédron, les claviers Grégory Privat et Federico Gonzalez Peña, les guitaristes Jean-Paul Bourelly, Adam Falcon et David Gilmore, les batteurs et percussionnistes Gene Lake, Marque Gilmore et Sonny Troupé, les chanteuses Christie Dashiell et Tutu Puoane, le rappeur Sharrif Simmons et DJ Grazzhoppa entourent Reggie Washington qui, à la basse électrique et la contrebasse, fait figure de centre de gravité de l’ensemble.

C’est DJ Grazzhoppa qui ouvre la soirée depuis ses platines, avant que Christie Dashiell et Federico Gonzalez Peña arrivent pour interpréter Friendship, le titre qui ouvre le nouvel album et qui s’enchaîne comme sur le disque avec When we love, pour laquelle ils sont rejoints  par Tutu Puoane (l’autrice du morceau), Reggie Washington, David Gilmore et Gene Lake. La suite du concert se poursuivra sur ce modèle, avec des entrées et sorties fluides des musiciens en fonction des titres. Pas question en effet de jam session : ce sont les compositions de “People Of Earth” qui sont jouées, ainsi que quelques extraits de son prédécesseur, et chacune fait l’objet d’un arrangement soigné qui met en lumière les différents solistes, avec une grande diversité des approches.

Adam Falcon, Christie Dashiell

Au chant de Tutu Poane succède ainsi le spoken word de Sharrif Simmons, avant que le tambour de Sonny Troupé, déjà présent en accompagnement, ne prenne la parole pour un irrésistible Sa nou yé, extrait du premier disque du collectif, avant que Grégory Privat ne conduise la salle dans son univers très personnel. C’est le chanteur et guitariste Adam Falcon qui clôt un premier set sans temps mort avec son pertinent Colored man singin’ the blues, occasion d’un solo intense de Jean-Paul Bourelly. 

Les contraintes de la vie réelle m’imposeront de quitter la salle au milieu du second set, qui s’inscrit dans la foulée de ce qui l’a précédé, avec notamment un titre mettant en avant le saxophone de Jacques Schwarz-Bart – qui forme par ailleurs avec Pierrick Pédron un remarquable duo, même quand ils sont cantonnés à l’accompagnement et un poème en français déclamé avec passion par Sharrif Simmons. Annoncé dans quelques festivals d’été et de retour au mois de novembre en tournée, le collectif confirme en tous cas sur scène qu’il n’est pas juste un “coup” ponctuel, ni un simple “all stars”, mais bel et bien un groupe cohérent, porteur d’un message puissant que la diversité des choix musicaux ne fait que mieux ressortir.

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Gazelle Gaignaire

Sharrif Simmons

Christie Dashiell, Tutu Puoane

Black Livesconcert