30 mai 2023.

Double plateau option découverte pour cette soirée caribéenne au New Morning. En ouverture, c’est la chanteuse et flûtiste Célia Wa, originaire de Guadeloupe, qui se présente. Habituée des collaborations de goût – avec David Walters et Laurent Bardainne et au sein d’Expéka avec Casey et Sonny Troupé, notamment –, c’est avec ses musiciens (Kristof Négrit à la batterie et au tambour, Xavier Belin aux claviers) qu’elle se présente cette fois pour défendre son propre répertoire, et en particulier les chansons de son dernier EP, “Wastral”, paru chez Heavenly Sweetness.

Nourrie de musiques caribéennes, mais aussi de hip-hop et de R&B contemporain, Wa réussit à mêler ces influences au service d’une musique personnelle, qui mêle sons organiques – sa voix, sa flûte –, et textures électroniques, auxquelles elle contribue directement depuis une machine. En français, en créole et en anglais, elle enchaîne les titres extraits de son dernier EP (l’accrocheur Wake up, le plus contemplatif  Yo m​é​né nou la…) et du précédent, et y ajoute quelques classiques caribéens ainsi qu’une nouvelle composition co-signée avec David Walters, extraite d’un album à venir.

Si les sources Caraïbes sont évidemment présentes, particulièrement quand Négrit passe au tambour ka, elles sont passées au filtre des autres expériences de la chanteuse et finalement, c’est avant tout à Erykah Badu qu’elle fait penser, avec cette capacité d’intégrer des influences variées dans une musique personnelle, mais aussi pour son charisme décontracté sur scène. C’est donc sous des applaudissements nourris qu’elle quitte la scène avant l’entracte, confirmant dans sa version scénique la bonne impression laissée par son EP. 

Emmenés par la chanteuse Stella Zekri et le clavier Ed Longo, Stella & the Longos s’expriment dans un registre plus éloigné des centres d’intérêt de Soul Bag, avec leur zouk pop aux influences 1980 très marquées. L’ensemble ne manque pas de charme, d’autant que le show est visiblement bien rodé, mais il est déjà tard quand le groupe commence, et les contraintes de la vie réelle – notamment les horaires de RER – me conduisent à abandonner en cours de route.

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Frédéric Ragot