Jaz Karis, La Boule Noire, Paris, 2025
05.03.2025
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15 novembre 2021.
Les Blues Imperials réunis autour de Lil’ Ed Williams doivent compter parmi les groupes les plus anciens et les plus stables de Chicago. Le batteur Kelly Littleton et le guitariste Mike Garrett sont là depuis 1989, seul Pookie Young, bassiste d’origine et frère d’Ed, a dû s’éloigner pour raisons de santé. Il est remplacé depuis quelques années déjà par l’efficace Michael Scharff. La greffe de Ken Saydak aux claviers ajoute de l’épaisseur à la formation. C’est lui qui est chargé de mettre en condition le public, une tâche dont il s’acquitte aisément et simplement par un jeu puissant et swinguant. Ce qui ne l’empêche pas d’exprimer ses convictions anti-armes avec l’engagé For a reason (enregistré avec le Rockwell Avenue Blues Band sur Delmark). Du blues à méditer…
Pas de CBF sans chanteuse. Cette fois, c’est Peaches Staten qui hérite du rôle. Elle sait se mouvoir avec grâce, ne joue pas exagérément de son physique et chante avec conviction, mais sans grande personnalité ni ampleur. Elle excelle au rubboard dans un titre zydeco blues (Gotta find my man) avec le synthé de Ken Saydak en mode accordéon. Pas très orthodoxe, mais ça fonctionne bien !
Toujours bondissant (mais un peu moins haut), Lil’ Ed entretient cette énergie joyeuse qui a fait sa réputation. C’est toujours un bonheur d’entendre ses éruptives salves de slide, avec ce côté ça passe ou ça casse (mais ça passe !). Lorsqu’il laisse refroidir un temps le bottleneck, son jeu de guitare transpire le Chicago blues. Il privilégie les tempos rapides ou shuffle où le chant a surtout pour fonction d’entretenir la flamme, mais, au détour d’une ballade soul, il montre des qualités vocales trop négligées. Le temps de deux morceaux, la trompette de Boney Fields apporte une coloration bienvenue à un ensemble qui n’en manquait pourtant pas !
Texte : Jacques Périn
Photos © JM Rock’n’Blues
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