Carnet de voyage : Tennessee, octobre 2024
20.12.2024
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3 décembre 2024.
À la lecture de l’affiche proposée et au vu des retours sur les premières dates, on pouvait logiquement supposer que l’on allait surtout retrouver le chanteur-guitariste Stephen Hull, accompagné de son “Experience”, le bassiste Cresenciano Cruz et le batteur Victor Reed, d’autant plus qu’un album est prévu chez Alligator.
Après un instrumental d’ouverture par les musiciens au complet, les susnommés augmentés du pianiste Johnny Iguana, vétéran des groupes de Junior Wells, Carey Bell, Koko Taylor ou Eddie Shaw, et du chanteur-guitariste Dave Herrero, habitué des clubs chicagoans, mentor de Joey J. Saye à ses débuts et co-conspirateur de César Rosas (Los Lobos) dans les Chi-Town Playboys, c’est Sheryl Youngblood qui fait une entrée remarquée. Chantant depuis un endroit non identifié, elle traverse un public ravi de cette entrée en matière spectaculaire qui voit l’autoproclamée Juke Joint Woman nous proposer une reprise de Koko Taylor et sa version du To know you is to love you de Syreeta Wright/Stevie Wonder… avant de rester par la suite relativement discrète, présente sur scène, mais surtout pour encourager les autres musiciens.
Et si on est attentif au déroulé du show, on réalise que c’est rapidement Dave Herrero, en vieux routier des clubs chicagoans, qui prend les commandes, donnant la tonalité des morceaux, choisissant les titres et distribuant les solos ! Une découverte pour beaucoup que ce guitariste venu d’Austin à Chicago au début des années 2000, et qui propose ce soir quelques titres de sa discographie, dont le très beau blues Trouble, trouble, trouble, jouant de sa Gibson Les Paul dans un style mixant fluidité texane et rythmiques funky. Stephen Hull, toujours sans répertoire personnel, se révèle du coup plutôt discret, ne chantant que quelques titres dont une reprise remarquée du standard Caledonia et produisant quelques solos le voyant évoluer vers des influences stylistiques du genre Eric Gales/Kingfish au détriment de son inclinaison initiale pour Albert King.
La fin du second set va voir les interventions bienvenues du trop rare Gilles Gabisson à l’harmonica, puis celle de l’incontournable Boney Fields à la trompette pour clôturer une soirée agréable qui ne s’est donc pas forcément déroulée comme attendu, l’expérience et le talent de Johnny Iguana et de Dave Herrero restant les points forts de cette date parisienne.
Texte : Éric Heintz
Photos © J-M Rock’n’Blues
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