Fantastic Negrito, Son Of A Broken Man
13.12.2024
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Un an après une consécration sous la forme de cinq Blues Music Awards pour son premier album, Kingfish remet donc le couvert, toujours chez Alligator. Mais attention, il ne s’endort pas sur ses lauriers en signant une copie conforme. Pour commencer, exit les invités prestigieux comme Buddy Guy et Keb’ Mo’, le jeune homme de seulement 22 ans estime qu’il peut désormais s’en passer. Et il voit juste !
Dès l’ouverture, la chanson-titre 662, on sent pleinement l’énergie, la voix qui a gagné en maturité, et côté textes une envie de rester fidèle à ses origines. Car Kingfish vit toujours à Clarksdale et 662 n’est autre que le code téléphonique du Delta… Certes, on ressent aussi une puissance à la guitare qui va jusqu’à flirter avec le blues rock (She calls me Kingfish, Long distance woman, Not gonna lie), mais notre temps veut ça et on ne s’écarte jamais de l’idiome blues. Il sait aussi s’assagir avec Another life goes by, plus apaisé et qui n’est pas sans rappeler Albert King, sur le plus funky Too young to remember (évocation des juke joints, de la route…), enfin sur deux ballades acoustiques, You’re already gone, et, malgré son titre, Rock & roll. Il s’essaie même au soul blues sur That’s all it takes, ce que sa voix plus affirmée lui permet.
Les shuffles My bad, That’s what you do et Something in the dirt, ainsi que le blues lent Your time is gonna come, sont impressionnants. En outre, il s’associe à nouveau à Tom Hambridge pour l’écriture de ses textes, une autre garantie de pertinence. Un ensemble dense, percutant et efficace qui démontre que Kingfish est déjà à la pointe du blues moderne de son époque. Avec une marge de progression significative…
Daniel Léon
Note : ★★★★½
Label : Alligator
Sortie : 23 juillet 2021