Le rappeur de Chicago s’entoure toujours très bien sur ce court album : on retrouve – comme sur ses trois précédents projets – le producteur et batteur Karriem Riggins, mais également le guitariste Isaiah Sharkey et son jeu aussi précis que langoureux, la chanteuse PJ et sa voix plutôt sucrée, sans oublier Black Thought, toujours prêt à voler la vedette. Au-delà de la forme, Common continue de s’acharner avec talent sur les maux de la société américaine (le racisme en tête) dans ce qu’ils ont de plus explicites, mais aussi de plus nuancés (Fallin’). Il laisse par ailleurs de la place à l’amour et à la spiritualité sur le très addictif What do you say.

Malheureusement, sur neuf titres, la magie dure seulement le temps des quatre premiers. Ce court album se perd ensuite dans une formule sans saveur, quand l’harmonica de Stevie Wonder s’invite sur une mélodie de piano poussive (A place in the world). On lâche définitivement prise au moment où Lenny Kravitz signe un refrain particulièrement agaçant (A riot in my mind). Espérons que le deuxième volume soit entièrement réussi.

Hugues Marly

Note : ★★
Label : Loma Vista
Sortie : 30 octobre 2020