Flyin’ Saucers Gumbo Special, Le Triton, Les Lilas

13 septembre 2019.

Pour la sixième édition de nos rendez-vous trimestriel chez les copains du Triton, c’est la bouillonnante machine Flyin Saucers Gumbo Special qui avait fait le déplacement aux Lilas (93). Avec plus de vingt ans de bouteille et désormais huit albums au compteur (dont le tout dernier bien en place dans notre numéro 236), les Flyin’ sont un des rares groupes français sous perfusion louisianaise à se faire porte-parole de genres et de styles musicaux que finalement peu d’artistes hexagonaux embrassent. Zydeco, swamp funk, blues, rhythm & blues, du rock et du roll épicé comme il se doit (selon l’inspiration et la vibration du moment) de grooves typiquement néo-orleanais astucieusement orchestrés.

Vous avez dit poisseux ?

Certains d’entre vous s’en souviennent peut-être : été 2018, un imbroglio administratif avait eu raison de leur venue dans ce même cadre. Vendredi 13 septembre 2019, grève massive de la RATP… On s’est demandé si ce groupe affilié aux musiques swamp et autres grooves du bayou n’avait pas la poisse pour de bon. C’était compter sans ce que l’on savait tous déjà : la tambouille musicale de ces loustics fédère les troupes. Et c’est finalement un Triton assez bien rempli qui a accueilli les presque deux heures d’un show plein d’énergie, de bonhomie, d’humour, de reprises bien senties et d’excellentes compositions.

Pour que la fête soit parfaite, le fougueux quintet avait convié un camarade bien connu de nos lecteurs puisque ce n’est autre que Phil Sauret, (docteur en zydecolanderies d’hier et d’aujourd’hui), qui pour l’occasion avait sorti son rutilant frottoir et ses jolies chaussettes.

Ainsi, pour que le fête soit complète et parfaite, le chanteur et harmoniciste Benoit Blue Boy, qui figure d’ailleurs sur le dernier opus des Saucers, est monté sur scène pour un moment de communion général avec le public qu’on aurait quand même bien aimé voir se remuer un peu plus le popotin. Le registre s’y prêtait allègrement. La grève des transports parisiens aura donc eu raison de quelques mollets, l’essentiel étant bien sûr d’avoir déjà répondu présent à ce réjouissant Live & Well. On vous donne rendez-vous le samedi 18 janvier avec Muddy Gurdy.