Cherise, Pop-Up du Label, Paris, 2024
09.12.2024
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30 janvier 2024.
Retour gagnant pour le trio “garage blues” de Boston avec ce premier concert parisien en tête d’affiche dans une salle comble où se côtoient fans de la première heure, futurs convertis et simples curieux.
Le groupe présente un set dont le contenu n’est pas radicalement différent de ce qu’il avait proposé au printemps dernier, mais le ton a changé, les mois passés ensemble sur la route et sur scène ont soudé le trio, plus sûr de lui, plus dur aussi, et chacun de ses membres a également bâti une nouvelle confiance individuelle. Le batteur Tim Carman, dernier arrivé, est au centre de la scène et joue maintenant un rôle majeur avec un jeu plus varié et hyper dynamique, le timide Pat Faherty, chant et guitare, laisse parler son côté rock’n’roll dans ses déplacements énervés sur scène, et c’est dans ses solos que Matthew Stubbs, guitariste et maître à penser du groupe, exprime maintenant plus longuement à la fois sa maîtrise du son juste et sa hargne cachée.
Alors, bien sûr, il y a cette influence manifeste du Chicago blues chez ces trois-là, d’Elmore James à Hound Dog Taylor en passant par Howlin’ Wolf, mais une autre grille de lecture nous renvoie à l’écoute de nos disques des Shadows Of Knight, de Link Wray ou même du Quicksilver Messenger Service première époque. Et puis finalement c’est peut-être le côté un peu déstabilisant, et assumé, du chant de Pat Faherty, avec sa voix nasillarde et haut perchée, qui fait le lien, en évitant au trio de tomber dans le piège du groupe rétro blues vite lassant.
Concrètement, cela donne un set partagé entre deux tiers de compos Faherty-Stubbs lumineuses dont le tubesque Dry run, le psychédélique Fairweather friend ou le méconnu No, no disponible uniquement sur 45-tours, et un tiers de reprises éclairées, Just because de Lloyd Price en deuxième morceau, My baby’s sweeter de Little Walter et I cry for you de Harold Burrage dans le dernier tiers du set. Hommage est bien sûr rendu à Hound Dog Taylor avec un medley Give me back my wig/She’s gone, mais aussi à R.L. Burnside par Pat Faherty seul sur scène.
Matthew Stubbs remercie le public parisien et explique sa surprise devant le succès de l’aventure commencée en 2018, lorsqu’en congé de Charlie Musselwhite, il rencontre Pat Faherty à Boston et décide d’occuper, temporairement au départ, son temps en jouant du blues avec lui dans les clubs locaux.
Rappel bien sûr avec deux derniers morceaux, Easy on the eyes extrait de “Crackdown” et une reprise du Funky de Freddie King, et puis c’est l’embouteillage à la table de merch, toujours un très bon signe !
Texte : Éric Heintz
Photos © J-M Rock’n’Blues
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