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Chroniques / 02.12.2020

Gabriel Garzon-Montano, Agüita

Le même label Jagjaguwar, le même style de pochette mettant en avant le corps parfait, nu dans la nature, la même ligne de crête d’une voix à la fragilité séduisante et aux aigus proches de la brisure : les points communs entre Gabriel Garzon-Montano et Moses Sumney sont flagrants. Mais le multi-instrumentiste et producteur, né à New York d’un père colombien et d’une mère française musicienne classique, est un caméléon qui arpente le Brooklyn latino et passe sans transition, au fil de ses dix nouveaux titres, de la soul au reggaeton chanté en spanglish. 

Et nous de craquer d’émotion pour la ballade dépouillée Bloom, de la soul magnifiée par un arrangement pour cordes, puis de déchanter sur de la trap music, voix synthétique incluse. S’il est inconfortable cet album, c’est donc au sens où il navigue entre les identités musicales multiples d’un artiste… délivré des assignations : « This album is anti-genre, anti-fear, anti-box », revendique Garzon-Montano.

Alice Leclercq

Note : ★★★
Label : Jagjaguwar
Sortie : 2 octobre 2020

Alice LeclercqGabriel Garzón-MontanoJagjaguwar