Jaz Karis, La Boule Noire, Paris, 2025
05.03.2025
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21 février 2025.
Bien implanté sur les scènes du nord de la France, le groupe Guilty Delight, emmené par la chanteuse Aurélie “Orel” Michelon et le guitariste Rémi Voisin, commence à se faire entendre en dehors de son fief – il est ainsi programmé à la prochaine édition de Rives de Blues en mai – et s’est déjà produit à plusieurs reprises à Paris au Bizz’Art, où il s’est créé un public de fidèles. C’est le groupe au grand complet qui se présente sur la scène du club, soit, outre la chanteuse et le guitariste, le batteur Lyvio Calodat, le bassiste Luc Brame, la clavier Flo Vincenot et les deux choristes Cécile Cuvelier et Éléonore Bercq.
Avec déjà deux albums à son crédit et un troisième en route, l’ensemble a son propre répertoire et c’est dans celui-ci qu’il puise pour le début de son set, dans un registre soul pop qui évoque volontiers Motown et la northern soul. Le public ne se fait pas prier pour rejoindre la piste de danse et Very very special, extrait du premier album, est accueilli comme le tube qu’il devrait être. Portées par des arrangements très carrés, les voix d’Orel et des deux choristes s’harmonisent très naturellement et quelques chorégraphies bien gérées viennent ajouter à l’efficacité de l’ensemble. Quelques reprises font leur apparition dans le programme en fin de set : Fallin’ d’Alicia Keys, occasion d’une belle démonstration vocale de la chanteuse, un Stand by me bien tourné et reprise en chœur par le public, et un clin d’œil à Amy Winehouse avec le Valerie des Zutons, qu’elle s’était approprié.
Les contraintes de la vie réelle m’interdisent de prolonger mon séjour au-delà du premier set – qui se conclut dans une ambiance enflammée ! –, mais ce que j’ai entendu suffit à me confirmer que Guilty Delight fait partie des groupes les plus pertinents de la scène soul française, et qu’il a vocation à se faire entendre plus largement, aussi bien sur disque que sur scène. Amis programmateurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Texte : Frédéric Adrian
Photos © Célia Khouya