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Live reports / 17.10.2024

Hiatus Kaiyote, Salle Pleyel, Paris, 2024

10 octobre 2024.

Deux ans pile après son denier concert à Paris, Hiatus Kaiyote investissait à nouveau la Salle Pleyel, pour une performance qui s’est révélée spectaculaire. 

Dans le cadre de la tournée européenne “Love Heart Cheat Code”, le groupe australien arrivait à Paris après trois dates au Royaume-Uni, avant de se produire à Nancy puis aux Pays-Bas et en Allemagne. Si l’effectif est le même que lors du concert de 2022 – la chanteuse et guitariste Nai Palm, le bassiste Paul Bender, le pianiste Simon Mavin, le batteur Perrin Moss et leurs trois choristes (Silentjay, Jace XL, Lori) –, les moyens scéniques, eux, semblent considérablement accrus cette année, et inscrivent la musique du groupe dans une nouvelle dimension.

Un format gigantesque de la pochette de l’album “Love Heart Cheat Code” – une peinture bleue, femme et serpent, signée par Rajni Perera, artiste originaire du Sri Lanka et basée à Toronto – tapisse le fond de scène. Deux tigres lumineux décorent l’avant-scène (en écho peut-être au Tiger Lily de leur précédent album “Mood Valiant”). Derrière le groupe, une dizaine de structures lumineuses se dresse à hauteur d’homme et nous plonge, au fil des morceaux qui s’enchaînent à un rythme soutenu, dans une ambiance rose, rouge, bleu, pourpre.

Nai Palm

Acclamé, le groupe entre en scène avec le solaire Dreamboat, Simon Mavin compensant par ses nappes de piano l’arrangement orchestral de la version album. La setlist du concert alterne ensuite des chansons de “Mood Valiant” (And we go gentle, All the words we don’t say, Get sun, Rose water, Red room) et des pièces du nouveau disque (LHCC, Telescope, Dimitri, Longcat, Make friends). 

Aux côtés de la magnétique Nai Palm et de son jeu à la guitare électrique Flying V, Paul, Simon et Perrin assurent en continu le rôle de gardiens des rythmiques concassées et autres syncopes qui composent l’identité sonore de Hiatus Kaiyote. Mais les trois musiciens disposent aussi d’espace d’expression en solo. Mention spéciale pour Simon Mavin dont le jeu au piano permet de proposer une transposition live de Get sun, le titre phare qui repose sur un orchestre à cordes dans la version album de “Mood Valiant”. Le show se referme sur une séquence rock, saturée, avant un atterrissage groove mid-tempo. Un concert mémorable.

Texte : Alice Leclercq
Photos © Frédéric Ragot

Lori, Silentjay, Jace XL