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Chroniques / 18.12.2019

Koko Mojo et Atomicat Records, hiver 2019

Les trois premiers disques de cette fournée Koko Mojo et Atomicat sont de saison avec l’un consacré à Halloween et deux à Noël. Le sous-titre du premier met Bo Diddley en avant mais n’en inclut que deux titres avec d’autres de Screamin’ Jay Hawkins, Howlin’ Wolf, Paul Gayten, Cousin Leroy, Ike Turner, les Coasters, Cadillacs, Monotones, Spiders. Les deux disques de Noël contiennent du blues, du rhythm and blues, du jazz et du gospel, mais on peut grincer des dents à l’écoute de certaines versions de White Christmas ou quand Freddie King entend des cloches sonner. “The Grown-Up Christmas”, qui évite mieux ce genre de sucrerie, est à privilégier, mais attention à ne pas laisser passer les perles de “Blink Before Christmas”.

Les deux disques suivants célèbrent la fête et l’amour. “When The Clock Chimes Twelve” brasse les genres avec du rock ‘n’ roll, Sonny Burgess, Dale Hawkins et Carl Perkins, du jazz, Hot Lips Page, Stan Kenton, de la variété, Dean Martin et Nat King Cole, du rhythm and blue sous toutes ses formes, de la pop soul avec Ben E. King, et de l’inclassable comme la formidable reprise de Jimmy Reed par un Link Wray bien allumé. “Feelin’ Good” donne une grande place à des ensembles vocaux, les Cadillacs, Billy Ward & the Dominoes, les Jive Five, Little Esther & Mel Walker, Gene and Eunice, et les entoure de voix de premier plan avec Howlin’ Wolf, Tiny Topsy, Junior Parker, Clyde McPhatter, ou Otis Blackwell.

Le lancement du Spoutnik russe en octobre 1957 traumatise les Américains et déclenche une mode pour l’espace et la science-fiction. La musique populaire n’y échappe pas et la sélection de “Sputnik Dance” est entraînante, avec de très drôles arrivées d’extraterrestres illustrées par des chansons à succès, et des paroles à retenir comme « radioactive Mama, we’re gonna reach critical mass tonight ». La palme du brut revient à Little Ernest Tucker pour Gonna get me a satellite et Big Charles Green pour Rocking on the moon to-night.

La compilation “I’m A Woman” est superbe avec des noms connus, Dolly Cooper, Varetta Dillard, Irma Thomas, Mickey Champion, Bonnie Lee, Little Esther, Priscilla Bowman, Etta James, Lula Reed, Sugarpie DeSanto, Faye Adams ou Christine Kittrell qui donne le morceau titre. Le disque présente aussi de très belles découvertes. Mabel Franklin avec le bluesy Unhappy woman servi par un excellent guitariste qui peut être Big H. Williams, ou Terry Timmons dont le Got nobody to love vaut le détour. Il ne manque que Tiny Topsy et Big Maybelle.

Christophe Mourot

The Twelve Rockin’ Days Of Christmas – The Grown-Up Christmas ★★★½
Blink Before Christmas – A Koko-Mojo Celebration ★★★
Black Halloween – Bo Diddley Is A Zombie ★★★½
When The Clock Chimes Twelve – It’s A Real Gone Party ★★★
• When You’re In Love You’re – Feelin’ Good ★★★
Sputnick Dance – Wild Sounds From The Space Age ★★★½
I’m A Woman – Underestimation Is A Bad Mistake ★★★★

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