3 décembre 2024.

Quelques semaines après le triomphe de son acolyte Louis Matute au New Morning, c’était au tour de Léon Phal d’aller à la rencontre du public parisien pour sa dernière date de 2024 et le saxophoniste ne cache pas son émotion et sa surprise de découvrir une Maroquinerie pleine à craquer pour l’entendre, au point de commencer sa prestation avec quelques minutes d’avance sur l’horaire officiel ! 

Accompagné de son gang habituel – Zacharie Ksyk à la trompette, Gauthier Toux aux claviers et machines, Rémi Bouyssière à la contrebasse et Arthur Alard à la batterie –, Phal revisite le répertoire de l’album “Stress Killer”, paru l’an passé et dont les spectateurs sont évidemment familiers, comme en témoignent l’ovation qui accueille les premières notes du morceau titre et la réponse à une composition comme Vibing in Ay, clin d’œil de son auteur au village de sa jeunesse. S’ajoutent au programme quelques titres du EP “No Pain No Champagne”, conçu en association avec un viticulteur local et donc chaque titre illustre une cuvée particulière, ainsi que de la “deluxe edition” de l’album, à venir quelques jours plus tard, dont l’irrésistible La loi du love, interprétée avec la chanteuse Brö et le renfort de Béryl Benveniste au saxophone soprano, à l’évident potentiel tubesque. Même ces titres moins connus ne font pas baisser la température de la salle, et c’est une longue ovation qui salue la fin du concert, avant un retour de l’ensemble du groupe, à nouveau avec Béryl Benveniste, pour Make it bright, un titre extrait du disque précédent de Phal. 

Au vu de la réussite de cette soirée, Léon Phal et son ensemble devraient se faire entendre largement dans les prochains mois – d’autant que l’album “Stress Killer” est désormais repris, dans son édition deluxe, par une major après ses débuts sur le label indépendant Heavenly Sweetness – et pourraient conquérir un public bien plus large que celui des amateurs de jazz contemporain. 

Texte : Frédéric Adrian
Photo © Courtesy of Thibaud Rolland