Cherise, Pop-Up du Label, Paris, 2024
09.12.2024
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17 juin 2023.
Trois chanteuses, dont bien sûr Lisa elle-même, et deux chanteurs, huit musiciens dont quatre cuivres, et une thématique “Electric Soul”, tels étaient les ingrédients de la soirée, l’idée étant d’abord de montrer qu’au début des seventies, les ponts entre folk rock, gospel et funk étaient multiples. À cette époque, nombreux en effet furent ceux qui tentèrent des mariages a priori contre nature entre heavy rock, folk californien et funky soul. Et de Hendrix évidemment à Stephen Stills, de Ike & Tina à Joe Cocker, les tubes énormes ne manquèrent pas et la première partie du concert a évoqué avec succès ces années entre 1969 et 1971 en particulier où tout paraissait possible.
Ça démarre avec Purple haze d’Hendrix justement, suivi de Thank you (Falettinme be mice elf agin) de Sly & The Family Stone chantés par tous les vocalistes, et tout de suite cette impression de puissance vocale et de maîtrise instrumentale, marque de fabrique de ce collectif, entraîne les spectateurs à manifester leur satisfaction devant la scène. Suit le funk rock de Betty Davis, puis un hommage à la reine Tina avec Proud Mary, les trois chanteuses se régalant dans des échanges et vocalises qui laissent admiratif.
On change de rythme avec la version des Isley Brothers du merveilleux classique de Stephen Stills Love the one you’re with et, surprise, une reprise du Carry on de Crosby, Stills, Nash & Young. Pourquoi ? Parce que c’est un challenge vocal de recréer ces harmonies, explique Crystal Petit ! Un autre morceau de Sly, puis un grand souvenir pour les moins jeunes dans le public avec Right on be free des Voices of East Harlem que certains avaient peut-être vus en septembre 1970 à l’Olympia…
Après avoir conclu la première partie avec le Soul power de James Brown, le groupe revient 30 minutes plus tard pour un set plus contemporain démarré par Always on the run de Lenny Kravitz qui sonne bien “raide” par rapport à ce que l’on vient d’entendre. Sont évoqués ensuite Jill Scott, D’Angelo, les Clark Sisters et bien sûr Prince avec deux titres dont The cross qui amorce une séquence gospelisante dans lequel le groupe excelle, soutenu entre autres par l’orgue de Jay Murphy. Le public ne veut pas que ça s’arrête et le dernier titre, une version magnifique avec Tanya Michelle en soliste de With a little help from my friends façon Mad Dogs and Englishmen ne fait rien pour calmer les choses. Le rappel I want to take you higher de Sly & The Family Stone n’est pas non plus fait pour inciter les spectateurs à quitter le club chauffé à blanc.
C’est Kayz Loum (My Media Room) qui monte sur scène et aura le dernier mot en résumant ainsi : « Si ça vous a plus, la prochaine fois venez avec vos enfants, votre grand-mère ou vos amis, mais surtout faites savoir autour de vous, une soirée Let’s Get Together, il faut y être ! »
Texte : Éric Heintz
Photo © J-M Rock’n’Blues
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