Après s’être fait connaître comme un sideman de très grande qualité, notamment avec deux très beaux albums à tenir la guitare aux côtés de Cedric Burnside, Malcolm, qui n’a pas grand-chose à prouver en termes de Hill Country blues, a enchaîné les albums solo sans véritablement trouver le succès. Sur ce dernier disque, la production de Tab Benoit démontre un soin très bienvenu au son de la guitare. Tony Hall de Dumpstaphunk est à la basse. Avec Brady Blade à la batterie, on pourrait bien avoir affaire au plus bel écrin donné jusqu’ici à Lightnin’ Malcolm en leader.

L’ouverture du disque est tout à fait explosive. Une tranche très épaisse de Hill Country saignant comme on l’aime. Sans verser dans le rock, Malcolm et sa bande développent une attaque agressive et une énergie très communicative. Lord above et Crawlin baby, les deux premières chansons, sont des pièces d’anthologie de Hill Country blues. La chanson-titre, qui va lorgner du côté de la soul, montre beaucoup moins d’assurance, notamment au niveau du chant. L’aspect dépouillé de l’instrumentation ne joue pas non plus en faveur de ce type de titres. 

La polyvalence et l’inventivité de Lightnin’ Malcolm à la guitare sont impressionnantes. Sans jamais trop s’éloigner de la mélodie et de la rythmique il propose des passages instrumentaux audacieux à la guitare qu’on ne saurait vraiment qualifier de solos au sens classique du terme. Sur des mélodies de Delta blues ou de Hill Country simplifiées à l’os et groovy en diable, il élabore sans frime des harmonisations et plaque des accords dissonants du plus bel effet.

Malgré quelques limites ponctuelles au chant, c’est peut-être le meilleur disque livré jusqu’à maintenant par l’ancien compère de Cedric Burnside. Espérons que cet album lui donnera l’occasion de venir démontrer ses talents en Europe. 

Benoit Gautier

Note : ★★★★
Label : Whiskey Bayou
Sortie : 21 octobre 2022

lightninmalcolm.com