N°242 Delgres
Avr-Mai-Juin 2021
En couverture
Delgres
L'humain d'abord
Gare à toi indifférence masquée, revoilà le trio au nom d’insurgé, prêt à secouer son monde en délivrant le deuxième épisode de ses aventures en studio. Deux ans et demi après un premier album marquant qui donna lieu à une tournée-fleuve, Pascal Danaë, Rafgee et Baptiste Brondy ont tiré parti d’une année sous cloche pour peaufiner “4:00 AM”, un disque coup de poing dont le relief sonore et la portée des thèmes incarnent la force et la beauté du métissage.
Valerie June
Le courage de rêver
Artiste rare et exigeante, Valerie June avait marqué les esprits avec deux albums, somptueux recueils porté par une voix unique et des compositions-dentelles enchevêtrant blues, folk et gospel acoustique. Électrique et richement enluminé par Jack Splash, son nouveau disque devrait élargir son auditoire mais aussi chambouler ses fans… L’occasion rêvée pour faire le point sur sa carrière et cet inattendu choix de production.
Harmonica Shah
Le cœur de la rue
L’incarnation du blues. Ne criez pas au cliché. Ce Shah-là respire le blues. Un blues sale, qu’il dit sorti tout droit des poubelles, des égouts. Des gouttières ? De Détroit en tout cas, dont il est une figure essentielle depuis plus de quatre décennies. Ses neuf albums constituent une des discographies les plus solides de ces vingt dernières années. Mais sa parole est rare, très rare même. Délectons-nous donc du propos d’un homme qui ne volerait pas la formule “I am the blues”.
• Delvon Lamarr Organ Trio
Le bonheur est dans le groove
Un nouvel album studio devait, début 2020, constituer l’étape suivante de l’ascension du trio emmené par l’organiste incandescent. Évidemment, rien ne s’est passé comme prévu. Mais concerts ou pas, “I Told You So” est enfin là, prétexte idéal pour s’entretenir avec Delvon Lamarr et son fidèle complice guitariste, Jimmy James.
Ma Rainey's Black Bottom
En coulisses avec Branford Marsalis
Le film Ma Rainey’s Black Bottom (Le blues de Ma Rainey), frappe les esprits par ses performances d’acteurs. Il divise aussi, car certains espéraient une œuvre plus proche du documentaire et de la vérité historique. Huis clos suffocant autour d’une séance d’enregistrement de Classic blues dans un studio de Chicago en 1927, il vaut aussi pour sa musique. Branford Marsalis, chargé de la bande originale, nous ouvre les coulisses.
Menahan Street Band
La vision de Tom
Budos Band, The Expressions, El Michels Affair, projets pour Dunham ou Big Crown Records… À l’évidence, le guitariste et producteur Tom Brenneck souffre d’un cruel manque de temps pour remettre Menahan Street Band sur les rails. Il aura cette fois fallu attendre quasiment une décennie pour le voir repasser son costume de leader, une éternité à l’heure de la musique envoyée à flux tendu via le Net, mais une attente largement récompensée. Encore une fois.
Lake Street Dive
Comme une évidence
Trois ans après “Free Yourself Up”, dont le succès critique et commercial venait récompenser 14 ans d’efforts acharnés, de leurs modestes débuts au conservatoire de Boston jusqu’aux scènes du monde entier, les Américains de Lake Street Dive publient “Obviously”, splendide recueil de funk pop ensoleillé d’un niveau équivalent à celui de son prédécesseur. Entretien croisé avec la chanteuse Rachael Price et le claviériste Akie Bermiss.
Celeste
En majesté
Dans la constellation de la soul britannique, Celeste est peut-être la plus majestueuse. Très attendu, le premier album de cette jeune femme de 26 ans, “Not Your Muse”, est sorti fin janvier et s’est vite classé en tête du classement généraliste outre-Manche.
Blxst
Dans le mille
2020, l’année où Blxst (prononcez “blast”) a passé la surmultipliée. Tout simplement en signant un EP majuscule, “No Love Lost”, petite bombe de R&B ciselée dans les rondeurs du rap californien. De quoi propulser l’autodidacte de Los Angeles hors de son fauteuil de producteur avisé. Blxst a trouvé une façon à lui de faire sonner ses mots, nourrie par une approche mélodique et rythmique affûtée pour marquer en profondeur. La force d’un artiste qui sait pertinemment aller à l’essentiel.
Myles Sanko
Réduire la distance
En 2017, dans notre numéro 228, Myles Sanko, qui venait de publier “Just Being Me”, évoquait ses projets et ses ambitions. Entre-temps, le succès du disque et ses prestations scéniques, en club et en festival, lui ont permis de conquérir, comme il l’espérait, un plus large public. Si les contraintes des derniers mois ont mis un coup d’arrêt à sa trajectoire, la sortie de “Memories Of Love” devrait lui permettre d’attirer de nouveaux fans.
Tiny Legs Tim
Chercheur d'âme
Au sein d’une scène belge riche et variée, Tiny Legs Tim est à la fois un artiste reconnu et un passeur. Marqué par la musique dès son plus jeune âge, il a connu son “crossroad” personnel et a passé un pacte avec la vie.
Olivier St. Louis
De bonne compagnie
Dans le parcours de ce chanteur-guitariste, une amitié se joue des distances : celle qu’il entretient avec le rappeur et producteur Oddisee, comme lui natif de Washington, D.C. Présentation à l’heure d’un nouvel EP très inspiré.
Crawfish Wallet
Nola dans la poche
Avec une bonne série de concerts dans les pattes et l’album “I’m In Nola” en bandoulière, ce quartet bordelais s’affirme en vaillant pourvoyeur d’un gumbo de racines fraîches.
Tarheel Slim
Le blues à ses talons
Musicien polyvalent, talentueux guitariste ancré dans le Piedmont blues, il balaya pendant une vingtaine d’années le spectre de la musique populaire afro-américaine, à l’exception du jazz, dans une ville, New York, où ce dernier genre écrasait tous les autres.