N°245 Buddy Guy
Jan-Fév-Mars 2022
En couverture
Buddy Guy
Le dernier géant
Lui qui soufflait le 30 juillet dernier 85 bougies fait bel et bien figure de dernier géant du blues. Un blues qu’il a toujours incarné et défendu corps et âme, de ses premières séances marquantes en tant qu’élève surdoué à Chicago à son aura de maître attentif aux talents émergents. Entre les deux, un travail acharné jusqu’à une reconnaissance internationale tant méritée. Sans attendre le prétexte d’un nouvel album ou d’une nouvelle tournée, nous tenions à célébrer une nouvelle fois son talent et sa personne. Entretien, témoignage, analyse et sélection.
Leo Nocentelli
Les fragrances retrouvées
Le légendaire guitariste, membre fondateur et principal compositeur des Meters,revient sur l’un des événements discographiques de cette fin d’année : la publication d’un album solo inédit enregistré au début des années 1970 à La Nouvelle-Orléans, miraculeusement retrouvé 50 ans plus tard par un collectionneur en Californie et édité par le classieux label Light In The Attic.
Gabriels
Trois hommes et un tout fin
Encore mystérieux il y a un an lorsque sortait son premier EP, le très marquant “Love And Hate In A Different Time”, le trio de Los Angeles a pris 2021 comme tremplin,avec à la clé un deuxième EP de haut vol et une tournée européenne qui confirmentl’éclosion d’une entité dotée d’une créativité hors norme. Le fruit d’une alliance improbable entre trois personnalités venues d’horizons très différents. Rencontre enjouée avec Jacob Lusk, Ryan Hope et Ari Balouzian.
Dave Specter
Noces de perle
Auteur d’une discographie impeccable chez Delmark Records dont il est une signature incontournable, Dave Specter méritait bien une anthologie pour célébrer 30 années d’une coopération harmonieuse et épanouie avec le label fondé par le légendaire Bob Koester. Retour sur ces trois décennies en compagnie de cet artiste passionné qui est également un citoyen engagé, attentif et lucide.
Natalia M. King
Renaître toujours
Américaine installée en France, la chanteuse, guitariste et songwriter revient avec “Woman Mind Of My Own”, peut-être son disque le plus touchant. De Brooklyn à la campagne provençale en passant par Paris, du rock au jazz en passant par l’americana, récit d’un parcours sur la route et sur la scène.
Gov't Mule
Blues en bande
Quand une bête de jam band décide de plonger à fond dans le blues, ça donne “Heavy Load Blues”, l’un des plus solides albums du trimestre. Une bonne occasion de s’entretenir avec le chanteur- guitariste Warren Haynes qui nous en raconte la fabrication.
Sunnyland Slim
L'inusable aiguilleur (Part. 2)
Les années 1960 ne sont pas favorables au blues classique à Chicago. Sunnyland Slim traverse la période tant bien que mal, grâce aux concerts qu’il continue de donner dans les clubs et aux disques qu’il enregistre sur tous les labels qui se présentent. Il va aussi confirmer sa formidable capacité à rebondir dès qu’une nouvelle opportunité se présente.
Lady Wray
Persiste et signe
Un premier disque à dix-neuf ans sous l’aile de Missy Elliott, un groupe prometteur qui explose en vol… Il faut attendre 2016 pour que Nicole Wray connaisse enfin la stabilité artistique, depuis que le producteur Leon Michels l’a exfiltrée des décombres de Truth & Soul pour l’emmener avec lui sur Big Crown alors fraîchement créé. Après “Queen Alone”, “Piece Of Me” confirme les bienfaits d’une connexion inspirée.
Buffalo Nichols
Une autre parole
Auteur d’un très solide album de blues acoustique publié sur Fat Possum mi-octobre, Carl “Buffalo” Nichols est assurément l’un des belles découvertes de la fin 2021. Présentation d’un jeune chanteur, guitariste et songwriter du Wisconsin sérieusement investi dans sa musique.
Memphissippi Sounds
Frères de son
Chanteur, harmoniciste et guitariste, Damion “Yella P” Pearson vient de Memphis. Chanteur, guitariste et batteur, Cameron Kimbrough, petit-fils de Junior, a grandi au son du Hill Country blues, Mississippi. À deux, les Memphissippi Sounds, auteurs d’un remarquable premier album, poussent le blues avec un vent de fraîcheur. Ils le revitalisent, le fortifient, le magnétisent. Pearson nous révèle la recette.
The Buttshakers
Dynamique collective
Fort de plus d’une décennie passée à défendre une soul communicative et un funk cru teinté de rock garage sur les scènes européennes, le combo lyonnais a livré début novembre l’excellent “Arcadia”, son quatrième album. Échange convivial et sans chichis avec le noyau dur du groupe, Ciara Thompson (chant) et Sylvain Lorens (guitare), rencontrés dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations.
Jackie Venson
Immersion totale
Quand certains ont profité de la pandémie pour s’offrir une retraite spirituelle, d’autres ont redoublé d’efforts pour intensifier leur production et accroître leur visibilité médiatique. Jackie Venson fait indéniablement partie de la seconde catégorie.
Lowland Brothers
À perte de vue
À première vue, pas nécessairement évident de trouver des vertus au confinement qui a mis sous cloche pendant un temps la majeure partie de l’humanité. Mais la période a aussi permis l’émergence de projets dont Lowland Brothers. Présentation d’un groupe dont le talent n’a d’égal que l’épanouissement.
Adia Victoria
Une expérience sudiste
Pour son troisième album, enregistré à Paris, Adia Victoria propose une réinterprétation de la littérature faulknerienne, sur une musique blues, folk et rock. Rencontre avec une artiste littéraire et francophile.
Polylogue From Sila
Conversations intérieures
Nos régions ont du talent. Polylogue From Sila, révélation neo soul venue du Pays basque, sort un EP qui lui promet un rayonnement plus large. Rencontre avec Kevin Bucquet, le fondateur du groupe.
R&B In DC
Il était une fois à Washington
Chicago, Détroit, Memphis, New Orleans, Los Angeles, New York… Autant de noms de villes qui “parlent” immédiatement à l’amateur de musiques afro-américaines. Mais, avant le règne de la go-go dans les années 1980, qui penserait associer la capitale fédérale des États-Unis à un quelconque courant musical ? C’est pourtant la scène rhythm and blues de Washington que révèle un coffret comme Bear Family en a le secret : seize CD et un livre de 350 pages grand format pour documenter la seule période 1940-1960 !