Carnet de voyage : Tennessee, octobre 2024
20.12.2024
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Les prestations de Toni Green au festival italien de Porretta m'avaient laissé une impression mitigée. Mais, mieux cadrée et sur un répertoire mieux maîtrisé, celle que l'on présente comme le « secret le mieux gardé de Memphis » n'allait-elle pas enfin éclaté au grand jour ? Les Français qui l'accompagnent, en tous les cas, sont impeccables. Souriants, à la fois détendus et concentrés, les garçons de Malted Milk entament le concert seuls sur scène et laissent imaginer le meilleur. Puis, éventail en main et serrée dans une éblouissante robe verte, Toni Green annonce d'emblée qu'elle est ici pour faire la fête. Assis-debout-assis, le public ne sait trop sur quel pied danser. Moi, j'aimerais entendre la voix de Toni me raconter des histoires. La reprise de Tommy Tate (I'd really like to know) avait été une excellente entrée en matière, mais la suite perd un peu en intensité. Pourquoi ne pas jouer davantage sur l'interaction entre le groupe et la chanteuse ? Surtout qu'Arnaud Fradin, le chanteur et guitariste, possède un sens certain du spectacle qui a déjà fait ses preuves. C'est lui la vraie vedette de la soirée. Par exemple quand il reprend fort bien That wiggle de Syl Johnson. Dommage que Toni Green, censée être la spécialiste du soul-blues seventies, ne se soit pas davantage imposée.
Julien Crué
Photos © Dominique Rimbault
(Sur la première photo : Pierre-Marie Humeau, Toni Green, Damien Cornélis.)
Arnaud Fradin, Igor Pichon, Éric Chambouleyron, Toni Green, Damien Cornélis