Cherise, Pop-Up du Label, Paris, 2024
09.12.2024
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12 décembre 2019.
Une salle de spectacles qui ouvre dans « une petite ville dynamique de plus de 5 000 habitants, située dans un cadre vert, à 2 km de la mer et à 10 mn de Caen » (douvres-la-delivrande.fr/), c’est toujours une bonne nouvelle. Adossé à une école de musique municipale, Le Cube a été inauguré il y a un an, le 14 décembre 2018, à Douvres-la-Délivrande. À raison d’une vingtaine de dates par an, le lieu, flambant neuf, propose du théâtre, des rencontres et des concerts divers et variés. La salle peut accueillir 300 spectateurs assis, près de 460 quand les gradins sont en partie repliés. C’est de l’action culturelle de proximité et le choix de programmer de la musique soul dans un tel lieu nous réjouit.
Bonne surprise : Michelle David & The Gospel Sessions font le plein. Dans la salle, beaucoup d’habitants des environs, à coup sûr. Peut-être quelques lecteurs de Soul Bag aussi, votre magazine qui soutient depuis quelque temps cette belle association entre une chanteuse américaine et un groupe de musiciens néerlandais. Ce soir, au nord de Caen, ils sont tous là, elle et eux, un « petit bout de femme » (dixit le livret de présentation) et six instrumentistes en costumes vintage.
Michelle porte une robe rouge et une fleur dans les cheveux ; ses accompagnateurs sont en beige ou gris. L’esthétique est donc rétro et la référence à Daptone et à Sharon Jones saute aux yeux. Le son est bon, les lumières sont agréables, il n’y a plus qu’à. Jouer de la musique religieuse afro-américaine dans un lieu profane un jeudi soir n’est a priori pas un problème. Il n’y a ni heure, ni lieu pour le gospel. Tant qu’on y croit. Et là, j’ai un doute. On entend pas mal de compositions originales, puisées dans les trois premiers volumes des Gospel Sessions publiées depuis 2015. Il y a aussi au moins un titre du prochain disque, déjà enregistré et annoncé pour mars prochain. Je reconnais Up above my head de Sister Rosetta Tharpe et je suis agréablement surpris par quelques emprunts à l’afrobeat de Fela Kuti. Mais le propos m’échappe et je trouve que l’ambiance n’y est pas vraiment. Je me dis que faire des cœurs avec les mains et projeter des paillettes sur la scène n’est pas indispensable. Je trouve qu’une heure et quart de concert, sans première partie, c’est un peu court. Je m’attendais donc à mieux, mais cela m’a quand même plu.
Texte : Julien Crué
Photos © Guy Moraux