16 mars 2019. 

Il faut surveiller la programmation de la salle Fuzz’Yon à la Roche-sur-Yon car elle propose de belles soirées comme en ce 16 mars avec un double plateau ouvert par Thomas Doucet & the G Lights. Remarqués lors du tremplin des Rendez-Vous de l’Erdre l’été dernier, ils n’ont cessé de progresser depuis et livrent un très solide set de soul contemporaine avec des compositions marquantes, Where the hell are you, Broken soul ou Room 106 et des reprises parcimonieuses. Thomas Doucet est un leader très présent, chantant avec intensité, n’hésitant pas à dramatiser son jeu de scène pour faire passer toutes les émotions dont il déborde mais tout aussi capable d’apporter de l’apaisement et de la communion en parlant avec le public entre les morceaux. C’est encore lui qui joue du saxophone ici et là notamment sur l’introduction de la reprise de A change is gonna come. Les G Lights le suivent de près avec Maxime Gilbert à la basse, François Gilbert aux claviers et Bruno Guilbault à la batterie. Petit combo, grands effets, avec une musicalité, un groove et des chœurs parfaitement dans le ton.

On se retrouve chaud comme il faut quand Michelle David & The Gospel Sessions apparaissent, Onno Smit et Paul Willemsen aux guitares et Toon Omen à la batterie, trio de choc en soutien de la chanteuse Michelle David. Leur disque “The Gospel Sessions, Vol. 3” est particulièrement séduisant mais il fallait les voir sur scène pour confirmer qu’ils étaient plus qu’une belle image construite en studio. Il n’a pas fallu longtemps pour s’en convaincre. Michelle se met le public dans la poche en une chanson à peine et les musiciens sont à l’unisson, par leur entrain et leur look.

Reprises survitaminées, Soldier in the army of love, Up above my head, originaux appelés à devenir eux-mêmes des classiques, Taking it back, Nobody but the Lord, Gonna be alright, Proverb 3, appels à chanter et danser, solos de guitare énergiques, c’est une version très extravertie du gospel, y compris dans ses passages plus calmes, qui est servie à un public enthousiaste, qui ne se rend peut-être pas clairement compte que c’est de la musique religieuse qu’il est en train d’écouter. Comme Michelle le dit elle-même : « N’oubliez pas, le gospel peut être sexy. » L’église d’un soir est de plus en plus moite et les fidèles en réclament toujours plus. Ils seront récompensés par un rappel en trois parties. L’ovation finale est un résumé de toutes celles qui ont précédé et le groupe est visiblement ému. Il s’est passé quelque chose de fort et on attend prudemment de refroidir avant de reprendre la route.

Texte et photos : Christophe Mourot