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Chroniques / 17.12.2019

Mykal Kilgore, A Man Born Black

Un sens aigu de la dynamique, un chant souple et ciselé : la ressemblance avec Jamison Ross est frappante, on ne s’étonne pas de le retrouver producteur et batteur du premier album de son acolyte originaire comme lui de Floride. Passé par Broadway et son monde de comédies musicales, Mykal Kilgore détient les secrets d’une voix captivante, à tout moment guidée par un dosage minutieux qui oscille entre fluidité jazz et ferveur gospel. Pour une soul douce qui nous enlace et nous étreint sereinement, évoquant parfois Lizz Wright ou Sam Cooke.

Conçu à La Nouvelle-Orléans en quintette, avec parfois le soutien d’un trio de choristes, “A Man Born Black” se distingue aussi par la richesse de son répertoire totalement personnel. Du funk contagieux pour laisser briller sa joie (When it’s this good) ou pointer une réalité tragique (For Zimmerman), une chaloupe reggae pour positiver face à l’angoisse (Pass the vaporizer) et puis cette manière de faire grimper l’intensité le long d’un groove avançant à pas de velours (My heart, Let me go, Messenger)… Un bien joli programme qui, sous son vernis impeccable et un brin d’emphase, expose un talent d’une sensibilité rare.

Nicolas Teurnier 

Note : ★★★½
Label : Affective Music
Sortie : 6 septembre 2019

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