Cherise, Pop-Up du Label, Paris, 2024
09.12.2024
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14 novembre 2022.
C’est à Marquette-lez-Lille, au Kiosk, une petite salle de la proche banlieue lilloise, qu’on fait la rencontre de Natalie Bergman et de son éclatante musique soul, presque gospel. Elle s’était fait connaître avec son frère dans le duo Wild Belle, qui lui avait permis de jouer avec Elvis Costello et Beck notamment. Mais c’est pour la sortie de son premier album solo, “Mercy” publié sur Third Man, qu’on accueille la soul mystique et réconfortante de la chanteuse américaine dans nos salles.
L’album fut écrit lors d’une retraite dans un monastère où elle résida après le choc d’un drame familial. C’est donc dans un besoin vital de résilience qu’a été conçue cette musique. Et c’est cette même énergie profonde qu’elle vient nous livrer dans un live passionné.
Immense crinière blonde et musiciens parés d’or et de paillettes : impossible de louper l’arriver de Bergman et de son groupe. Mais ces habits ne sont évidemment pas là pour mettre de la distance avec le public qui, dès les premières minutes, se lève pour se rapprocher. Et quand la choriste Elisa Latrice nous demande quelle chanson on aimerait entendre – et que le groupe la joue immédiatement –, on a bien compris que l’ambiance sera détendue.
On ne met pas beaucoup plus de temps à saisir devant quel genre d’événement on se trouve : une véritable cérémonie dirigée par Natalie Bergman. Malgré ses tics timides entre les chansons, c’est avec les gestes d’un pasteur assuré qu’elle nous appelle à entrer dans sa musique. La présence de la chanteuse, supportée par sa joyeuse choriste, suffit amplement au jeu du groupe. Elles nous entraînent dans leur univers en se donnant simplement mais complètement, à la scène, à nous et aux chansons.
C’est ce même duo, parfois étoffé par des choeurs du guitariste, qui crée le son si touchant du groupe : un décor vocal chaleureux dans lequel se distingue le timbre de Madame Bergman. Sa voix toujours expressive se dévoile particulièrement dans ses fréquents écarts. On n’oubliera pas de si tôt son fervent Talk to the Lord. Ou encore, le plus intime Love is my shelter en simple piano-voix, où elle s’abandonne à une lumineuse improvisation vocale. Cette alchimie du groupe live permet un son au moins aussi abouti que celui de l’album studio.
Le concert se finit dans une proximité encore accrue. D’abord avec le mélange du groupe et du public sur le choeur de Let the sun shine in. Une nouvelle occasion pour nous de profiter des merveilleuses improvisations de Natalie Bergman. Et on finit par se sentir complètement intégré aux musiciens quand ils s’avancent au complet sur le devant de la scène pour jouer la dernière chanson.
On doit finalement les quitter à contrecœur, après un court rappel, mais rempli de cette joie simple et sincère qui fait la marque de Natalie Bergman. Un moment qui restera dans notre bibliothèque de souvenirs réconfortants, à consulter quand le reste s’obscurcit un peu trop.
Texte : Ami Appert
Photo : Elisa Latrice, Natalie Bergman, Terri Terri. © Ami Appert