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Chroniques / 14.07.2023

Nic Clark, Everybody’s Buddy

Le blues plonge ses racines dans différentes sources : insatisfaction amoureuse, manque d’argent, déclassement social, injustices raciales… Il traite plus rarement de crises de panique, de troubles alimentaires ou de harcèlement scolaire. Et les jeunes le choisissent de moins en moins souvent comme canal d’expression prioritaire. L’irruption sur la scène internationale du talentueux chanteur-harmoniciste Nic Clark (26 ans) constitue donc une excellente nouvelle.

Produit par le guitariste virtuose Charlie Hunter, cet album témoigne d’une maturité en complet décalage avec son âge. Malgré le caractère dramatique de ses morceaux, qui abordent des problématiques contemporaines et évitent les poncifs habituels, Clark privilégie les messages positifs, désireux d’aider les personnes souffrant des mêmes maux que lui. Il en résulte un recueil apaisé (on pense à Eric Bibb ou à Keb’ Mo’), mi-acoustique, mi-électrique, fait de shuffles tranquilles à la Jimmy Reed (Laughing at the rain, Don’t count on yourself), de ballades country joliment tournées (I’ll be alright), de Chicago blues pur sucre (Good advice, emprunté à J.B. Lenoir) ou de titres plus enlevés dans lesquels sa voix mature et réconfortante fait des merveilles (Try to understand).

Deux compositions se distinguent : le slow blues How I met the blues, où ses chorus d’harmo, tout en souffrance contenue, donnent la chair de poule, et le dansant Anxiety blues, à peine soutenu par quelques notes de dobro en finger-picking et par les percussions discrètes de Fabrice George Sluppick, impeccable d’un bout à l’autre du disque. Un album attachant dont chaque note est empreinte d’humanité bienveillante.

Ulrick Parfum

Note : ★★★★ (+ scoop)
Label : Little Village
Sortie : 14 juillet 2023

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