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Hommages / 28.03.2021

Paul Jackson (1947-2021)

Né à Oakland, Californie, Paul Jackson se fait remarquer dès son enfance pour ses dons musicaux : dès l’âge de 14 ans, il se produit avec l’orchestre symphonique local, et poursuit ensuite ses études au San Francisco Conservatory of Music. C’est cependant côté jazz et funk qu’il se fera une place. 

S’il fait ses débuts dès la fin des années 1970 aux côtés du guitariste Eddie Fisher, avec Oliver Sain ou au sein du groupe latin-jazz musclé Azteca, c’est avec les Headhunters montés par Herbie Hackock qu’il se fait remarquer du public. Quand Hancock se sépare des Headhunters, il choisit de ne pas choisir : il continue à participer régulièrement aux projets du maître jusqu’à la fin des années 1970 tout en jouant sur les deux albums publiés de façon autonome par le groupe sur Arista. S’il s’engage dès la fin de la décennie dans une carrière personnelle avec l’album “Black Octopus” (auquel participe Hancock), c’est surtout en sideman de luxe qu’il se fait remarquer. Aussi à l’aise dans le jazz que dans le funk, il se fait entendre sur des disques des Pointer Sisters, d’Eddie Henderson, de Stanley Turrentine, de Charles Earland, de Santana, de Sonny Rollins ou de Jermaine Jackson, entre autres. 

Installé au Japon à partir du milieu des années 1980, il travaille avec des musiciens locaux. S’il est alors moins visible du public européen et américain, sa musique ne disparaît pas pour autant, les nombreux samples et emprunts tirés de son œuvre – chez Prince, TLC, Janet Jackson, Mobb Deep, NWA…) – venant régulièrement rappeler son existence aux amateurs. La reformation sur disque et sur scène des Headhunters à l’initiative d’Herbie Hancock à la fin des années 1990 le remet en lumière, et il continue quelques temps avec ses camarades après que le grand patron soit passé à autre chose, avant de revenir à sa carrière personnelle.

Il publie ponctuellement quelques albums sous nom, dont un disque pour enfants paru au Japon, “Paul Jackson’s Jazz For Kids (Sing This Song For You)” et deux collaborations avec Mike Clark. Son dernier disque personnel, “Groove Or Die”, enregistré en trio avec le batteur français Tony Match et le clavier tout terrain Xantoné Blacq, était sorti en 2014 et avait donné lieu à quelques concerts français, notamment au Duc des Lombards (où il était accompagné de Pee Wee Ellis) et au festival Bain de Blues. Il ne doit pas être confondu avec son quasi-homonyme, le guitariste Paul Jackson Jr., grand habitué des séances californiennes à partir de la fin des années 1970. 

Texte : Frédéric Adrian
Photo © Ren Deaton Productions

Frédéric AdrianPaul Jackson