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Live reports / 23.07.2024

PJ Morton, L’Alhambra, Paris, 2024

11 juillet 2024.

Tout juste un an après s’être produit en solo à la Marbrerie, PJ Morton était de retour en région parisienne pour promouvoir son nouvel album, “Cape Town To Cairo”, sorti quelques semaines plus tôt.

Cette fois-ci, le chanteur et clavier originaire de La Nouvelle-Orléans est venu avec son orchestre au grand complet, composé en bonne partie des musiciens qui l’accompagnaient sur le récent “Watch The Sun Live: The Mansion Sessions” (Jarell Bankston, Tiondria Norris aux chœurs, John Bradford, Timothy Norris, Zahria Sims aux cuivres, Shemaiah Turner à la guitare Caleb McCampbell aux claviers, Brian Cockerham à la basse, Edward Clark à la batterie et Charles Garner aux percussions), dont certains ont également participé aux séances du dernier album, qui se sont tenues entre La Nouvelle-Orléans, l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Egypte et le Ghana. 

Ce sont bien entendu les chansons du nouveau disque qui constituent la base du répertoire de la soirée, à commencer par son premier titre, Smoke & mirror, en ouverture. Si la popularité de PJ Morton ne lui permet plus de se produire au Bizz’Art, là où les amateurs parisiens l’ont découvert, c’est bel et bien le club du quai de Valmy, son public et son ambiance – et son DJ résident JP Mano, responsable d’un warm up inspiré qui a bien fait monter la température du lieu – qui se sont déplacés à l’Alhambra. Essentiellement composée de fidèles de l’artiste, la salle accueille avec ferveur aussi bien les nouvelles chansons que les morceaux plus anciens, malgré un son pas tout à fait à la hauteur des enjeux et une balance très imparfaite, qui nous prive aussi bien de la partie vocale de Tiondra Norris sur Good morning que du premier solo de Zahria Sims. Sans être parfait, l’ensemble s’arrange heureusement au fur et à mesure du concert. 

Photo © Elina Tran

Peut-être parce que ce n’est seulement que le deuxième concert de la tournée, Morton ne semble pas aussi à l’aise sur scène que lors de ses venues précédentes, et ses interprétations restent relativement proches des versions enregistrées, sans la part de liberté qui caractérisait ses concerts antérieurs. Il faut attendre une belle interprétation, débutée en piano-voix et terminée avec l’orchestre de Be like water, sans Stevie Wonder, présent sur la version originale, mais avec les chœurs de l’ensemble de la salle, pour que le concert prenne réellement sa pleine ampleur. L’intensité ne retombera plus. Quelques instants plus tard, la séquence piano-voix – avec un vrai piano ! – inspirée du “Piano Album” de 2020 est une grande réussite, ouverte par Count on me du dernier album et poursuivie avec un beau Built for love – sans Jazmine Sullivan, qui se produit au même moment salle Pleyel ! –, l’historique Let go tiré de son album de 2010 et un First began visiblement très attendu par les fans.  Morton n’a plus ensuite qu’à enchaîner ses tubes – Go thru your phone, Say so, Better benediction… – avant un final cathartique avec un Everything’s gonna be alright inspiré et inspirant repris à pleine voix par toute la salle.

En rappel, Morton joue I found you, une très jolie balade issue de son nouvel album, et offre pour conclure le concert un petit cadeau aux fans qui y sont très attachés avec sa version du How deep is your love des Bee Gees qu’il a à peine besoin de chanter, tant toute la salle semble en connaître les paroles. Sans atteindre les sommets de ces précédents concerts parisiens, PJ Morton confirme une fois encore sa place au sein de l’élite de la scène soul contemporaine. Il serait temps qu’il puisse tourner un peu plus largement afin de permettre à d’autres qu’au public parisien de le constater. 

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Frédéric Blaise et Elina Tran
Photo d’ouverture © Frédéric Blaise

Photo © Frédéric Blaise

Photo © Frédéric Blaise

Photo © Frédéric Blaise
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