Les douze nouveaux titres de Rick Estrin & The Nightcats, dix originaux et deux reprises, se dévorent comme des friandises aux goûts variés. 

Comme toujours, le disque commence par un titre fort, avec une introduction énorme à l’harmonica chromatique et le lancement d’un rythme sautillant tellement typique du groupe, avant de passer au morceau-titre dont le début “shaftien”, les chœurs gospel et l’harmonica non amplifié sont captivants. The circus is still in town avec sa musique joyeuse et son thème dramatique ont fait un excellent premier single avant la sortie de l’album complet.

Et puis c’est l’autre moment de grâce, avec une reprise surprenante ­d’Everybody knows, un morceau très années 1980 de Leonard Cohen, que Rick et ses gars reprennent façon country & western avec de formidables chœurs des Sons Of The Soul Revivers, et un solo d’harmonica dont la simplicité et le bon goût font mouche. Il y a encore le blues de I finally hit the ­bottom avec un nouveau beau solo au diatonique, le rock ‘n’ roll de 911, l’ambiance Sonny Boy n° 2 de I ain’t worried about nothin’, la mélancolie de Time for me to go et la drôlerie de Whatever happened to Dobie Strange. Le classicisme respectueux du Diamonds at your feet de ­Muddy Waters paraît presque incongru au milieu de tout ça. 

Les textes sont riches, la voix de Rick est plus matoise que jamais, ses harmonicas étincèlent, dont le chromatique qu’il utilise beaucoup. Les Nightcats et leurs invités, Jerry Jemmott, The Sons Of The Soul Revivers, Lisa Andersen et d’autres encore apportent de belles couleurs dans les arrangements et la production de Kid Andersen qui sont une nouvelle fois excellents. Un disque qui va marquer l’année. 

Christophe Mourot

Note : ★★★★★
Label : Alligator
Sortie : 10 mai 2024