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Live reports / 30.08.2024

Rock en Seine 2024, une journée “so British”

Parenthèse musicale bienvenue entre les quinzaines olympiques et paralympiques, le festival Rock en Seine était de retour au Parc de Saint-Cloud pour une nouvelle édition du 22 au 25 août, avec une journée dédiée à la soul majoritairement britannique le vendredi 23 août.

C’est un trio non pas venu d’outre-Manche, mais de Brooklyn Say She She qui est chargé de chauffer l’ambiance dès l’ouverture des portes. Ayant l’honneur de  la scène principale, Piya Malik, Sabrina Mileo Cunningham et Nya Gazelle Brown donnent tout de suite le ton de la journée aux premiers festivaliers en déroulant les sons psychédéliques très orientés disco funk de leur deuxième album “Silver”, avec une incursion en français sur le déjà incontournable C’est si bon qui ravit le public. 

Place à la scène Cascade pour retrouver Elmiene, quelques mois après son excellent concert à La Boule Noire. Le Britannique est cette fois accompagné de 4 musiciens pour un set d’une quarantaine de minutes centré sur son deuxième EP, “Marking My Time” avec en bonus son dernier single Light work. Le jeune homme de 22 ans est une vraie révélation pour la plupart des spectateurs qui découvrent non seulement sa voix de velours et son univers Soul R&B, mais aussi son charisme indéniable et aussi son humour sarcastique.

Dans la foulée de son compatriote, la petite scène Firestone accueille la belle découverte de la journée BINA., chanteuse et guitariste londonienne qui, pour son premier festival en France, partage son univers R&B, soul et jazz. Une artiste à surveiller de près et qui sera d’ailleurs de retour à Paris dès le mois d’octobre en première partie de BLK Odyssy.

Piya Malik, Nya Gazelle Brown, Sabrina Mileo Cunningham

Elmiene

Elmiene, Simeon Jones

Jerome Johnson, Max Doohan, Elmiene, Tjoe Man Cheung, Simeon Jones

Max Doohan, Elmiene, Tjoe Man Cheung

Cette même scène Firestone, Olivia Dean la foulait il y a deux ans devant une poignée de fans. Depuis, la Londonienne a clairement changé de statut et d’envergure. C’est une foule massive qui l’attend et l’acclame devant la scène Cascade pour la voir interpréter les titres de son premier album “Messy” sorti l’année dernière et nommé aux Mercury Prize ainsi que son nouveau single Time. La jeune chanteuse de 25 ans est en train de s’affirmer comme l’une des artistes les plus prometteuses de la scène soul britannique.

Lui aussi nommé pour un Mercury Prize la même année que sa compatriote pour son excellent troisième album “Hugo” infusant hip-hop et soul avec des touches de jazz, Loyle Carner n’est plus une promesse depuis longtemps, notamment en Angleterre où il est considéré comme un rappeur établi et reconnu malgré sa relative discrétion. Au vu du très nombreux public venu l’écouter live sur la grande scène du festival Rock en Seine cette année, le Londonien a su aussi s’imposer dans le coeur des français avec son flow tout en décontraction, ses rythmes envoutants et sa sincérité touchante. Il profite d’ailleurs de sa présence pour annoncer la naissance de son deuxième enfant et évoque l’importance de la santé mentale, un de ses thèmes majeurs.

Loyle Carner

Pour bien terminer la journée, du moins pour Soul Bag, retour à la scène Cascade pour revoir quelques mois après sa sublime prestation au Cirque d’Hiver le chanteur, compositeur et producteur britannique Sampha accompagné de ses habituels musiciens dans une mise en scène adaptée au festival. Sans surprise, mais avec toujours autant d’intensité et de magie, le Londonien enchaîne les morceaux de son album “Lahai” (Suspended, Spirit 2.0), les reprises de ses collaborations avec Kendrick Lamar (Father time) et Solange (Don’t touch my hair), et ses classiques avec Without, Blood on me et No one knows me (like the piano). L’accueil est si chaleureux qu’il décide de quitter son clavier et ses percussions pour esquisser quelques pas de danse sur scène avant de signer quelques vinyles et CD à la fin de son set.

Texte : Emma Ragot
Photos © Frédéric Ragot

Sampha