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Chroniques / 09.06.2023

Selwyn Birchwood, Exorcist

Depuis son triomphe il y a dix ans à l’International Blues Challenge suivi de la sortie de trois albums sur le label Alligator, Selwyn Birchwood s’est indubitablement affirmé comme un poids lourd de la scène blues actuelle. 

Pour ce nouvel opus, le chanteur-guitariste floridien a une nouvelle fois fait appel à l’incontournable Tom Hambridge à la production. Son dense, puissant, enveloppant et dynamique, on reconnaît instantanément la patte hambridgienne et il faut bien reconnaître que sur la longueur, ce qui par moments s’apparente à un déluge sonore, peut avoir tendance à être quelque peu indigeste. De fait, les passages plus épurés sont des respirations bienvenues qui démontrent la capacité de Birchwood à briller dans des registres très différents aussi bien au chant qu’à la guitare. Ainsi en est-il des down home Ila-view et Call me what you want to sur lesquels ont été fort judicieusement invités des spécialistes du genre, les excellents Josh Miller (guitare), Andrew Gohman (contrebasse), Jim McKaba (piano) et Jon Buck (batterie). 

Le reste du programme, en compagnie de l’équipe habituelle dans laquelle on retrouve évidemment l’indispensable Regi Oliver aux saxophones, offre bien sûr son lot de moments de grande qualité. L’autobiographique Underdog, les effluves gospel de Lazarus voire de l’instrumental Showtune, les accents funky de Hopeless romantic ou soulful de Plenty more to be grateful for permettent aisément de passer outre les réserves exprimées plus haut.

Pour conclure cette chronique, un mot sur la qualité des textes finement ciselés (une constante chez Birchwood) qui répondent au bel objectif que son auteur s’est fixé  : tout à la fois faire danser et réfléchir. 

Nicolas Deshayes

Note : ★★★★
Label : Alligator
Sortie : 9 juin 2023

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