On se souvient de l’agitation née des propos publiés en ligne par Mercy Morganfield, fille de Muddy Waters, critiquant à la fois l’appropriation du blues et de ce qu’il peut représenter par certains, pas forcément issus des communautés afro-américaines, et la nomination du guitariste chanteur Kenny Wayne Shepherd aux Blues Foundation Awards, alors qu’il avait mis en ligne des photos de sa voiture ornée du drapeau confédéré.

Des artistes s’étaient en soutien retiré de la Blues Foundation, d’autres avaient menacé de le faire, bref, le remous, que certains voyaient comme microcosmique, s’était transformé en tempête globale, les questions légitimes de Mercy Morganfield se transformant en un débat beaucoup plus large, déchaînant des passions, parfois proches de l’invective, que les propos de ceux qui tentaient d’apporter de la hauteur de vue, n’arrivaient pas à tempérer.

Face à une telle situation, il faut souvent qu’une voix forte se fasse entendre. C’est ainsi que Shemekia Copeland, dans un souci d’apaisement et de rassemblement, a demandé à son parolier John Hahn d’écrire un texte pointant les risques de colère et de division générés par cette situation, et a envoyé ensuite ces paroles à Kenny Wayne Shepherd lui-même pour qu’il les mette en musique !

Pour enregistrer le résultat, Shemekia s’est entouré de Robert Randolph à la guitare slide, Tony Coleman à la batterie et bien sûr Kenny à la guitare. Le single est en vente aux endroits habituels et tous les profits générés seront reversé à la Music Maker Relief Foundation.

Un clip est aussi disponible, qui s’ouvre ironiquement sur une vue de l’avant de la fameuse voiture.

On savait déjà que Shemekia avait une des plus belles voix du blues, on sait désormais qu’elle en a une des plus belles personnalités.