Bon Temps Rouler spécial Soul Bag 258
23.04.2025
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Ryan Coogler, le réalisateur des blockbusters Creed et Black Panther, revient avec un film dont il a aussi signé le scénario. Un film plus personnel donc qu’il a situé à Clarksdale, Mississippi en 1932, au sein de la communauté afro-américaine.
De retour de Chicago, deux frères jumeaux, incarnés par le seul Michael B. Jordan, recrutent leur cousin Sammie Moore (Miles Caton), jeune chanteur-guitariste de blues, pour animer leur juke-joint avec le vétéran Delta Slim (Delroy Lindo). La soirée inaugurale s’ouvre dans une ambiance électrique avant que la transe ne gagne l’assistance dans une séquence hallucinante où le blues se connecte à ses racines africaines et ses avatars contemporains, funk et hip-hop. La suite vire au cauchemar, ou plutôt au film d’horreur… Une forme qui n’empêche pas une réflexion sur une société rongée par le racisme, les croyances, les rapports sociaux, etc.
La musique occupe bien sûr une place centrale et l’on relève au générique les contributions de Cedric Burnside, Sharde Thomas, Bobby Rush, Christone “Kingfish” Ingram, Britanny Howard ou Rhiannon Giddens – à défaut de les avoir vus à l’écran. Ils sont aussi absents de la B.O.F. publiée par Sony qui se concentre sur les musiques originales de Ludwig Göransson, qui perdent beaucoup de leur intérêt hors contexte.
C’est ce contexte du Deep South des années 1930, parfaitement illustré, qui fait la valeur de ce film qu’il faut regarder jusqu’au bout pour ne pas manquer la belle surprise finale. Et pour une fois, la musique du diable n’est pas celle que l’on croit !