Né en 1939 à Helena dans l’Arkansas – où il entend jouer Sonny Boy Williamson II –, Bobby Smith suit ses parents à Chicago à l’hiver de 1950. S’il fait quelques allers-retours entre l’Arkansas et la Windy City dans les années suivantes, suite au décès de ses parents, il s’y installe définitivement à partir de 1956. 

C’est là qu’il commence à apprendre la guitare et, à partir du début des années 1960, il joue régulièrement dans les allées du marché de Maxwell Street, une habitude qu’il conservera pendant quasiment quarante ans. Habitué des rues de la ville – où il joue notamment avec Magic Slim –, il se produit également dans les clubs, croisant la route des principaux musiciens de la scène locale, vedettes comme figures obscures, de Jimmy Reed et Buddy Guy à Lacy Gibson ou Lefty Dizz. Il monte également son propre groupe avec Buster Benton, avec qui il tourne en Europe en 1988.

C’est néanmoins dans les clubs de Chicago qu’il joue le plus régulièrement. Faute de répertoire personnel, il reste à l’écart des studios d’enregistrement, même si nombre d’amateurs qui l’ont découvert sur scène diffusent sa réputation. Il est ainsi interviewé par Soul Bag dans son numéro 176 de septembre 2004. Dans la foulée, il fait ses débuts sous son nom en Europe, avec notamment quelques concerts avec Vance Kelly au Méridien en 2005 ainsi qu’à Cognac en 2006.

C’est vers cette période que sort sur Wolf son unique album commercial, “Big Legged Woman”, crédité à Smilin’ Bobby & Hidden Charms, sur lequel il signe quelques titres originaux et qu’il réédite lui-même en 2016 sous le titre “You’re The One!”.

S’il tourne à plusieurs reprises en Europe par la suite – notamment en Espagne fin 2018 –, c’est dans les clubs de Chicago comme le Phyllis’ Musical Inn qu’il se produit le plus souvent, ainsi qu’à Madison, dans le Wisconsin, au moins jusqu’à la fin des années 2010. Il participe également en 2019 au Eastside Kings Festival d’Austin. 

Texte : Frédéric Adrian
Photo d’ouverture © Brigitte Charvolin