Quincy Jones (1933-2024)
04.11.2024
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Née Gloria Brown, elle se fait vite remarquer sur la scène gospel de La Nouvelle-Orléans, chantant notamment chaque dimanche dans le show gospel du Dr. Daddy-O – le premier disc-jockey afro-américain de la ville – sur la radio WMRY. Elle passe du côté séculier de façon impromptue quand elle remplace une chanteuse absence au sein de l’orchestre du saxophoniste Alvin “Red” Tyler à la Joy Tavern. Par l’intermédiaire de Tyler, elle rencontre les AFO Executives emmenés par Harold Battiste et devient leur chanteuse, interprétant la majorité des titres de l’album “A Compendium” tout en publiant, sur le label AFO, un premier single sous son (nouveau) nom, choisi par Red Tyler, Tami Lynn.
Remarquée par Jerry Wexler, elle grave un 45-tours pour Atco, I’m gonna run away from you, sous la responsabilité de Bert Berns et chante même en duo (non crédité !) avec Wilson Pickett sur une chanson de l’album “In the Midnight Hour” (Teardrops will fall). Publié en 1965, I’m gonna run away from you passe à peu près inaperçu à sa sortie, mais se crée une certaine réputation auprès du public northern soul, au point qu’Atlantic, las de voir circuler des versions pirates, décide de le rééditer en 1971.
De façon improbable, cinq ans après sa sortie, la chanson devient un tube en Angleterre – numéro 4 dans le classement local ! Dans la foulée, Cotillion, filiale d’Atlantic, publie un nouvel album, l’ambitieux “Love Is Here and Now You’re Gone”, produit par John Abbey. Malgré la sortie en single de sa version incendiaire de Mojo Hannah, le succès commercial est de courte durée, et Lynn se recentre sur une carrière de choriste, régulièrement présente sur les albums de Dr. John, mais aussi chez les Stones, King Floyd, Sonny & Cher ou Aaron Neville.
Discrète pendant les années 1980, elle tente un retour, sous le nom de Tamiya Lynn, au début des années 1990 avec un album sur Liberty, sans grands résultats. Installée à New York puis en Floride, elle se contente ensuite d’apparitions ponctuelles, notamment au Ponderosa Stomp et au New Orleans Jazz & Heritage Festival.
Texte : Frédéric Adrian
Photo © X / Collection Gilles Pétard