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Chroniques / 01.02.2021

Tarheel Slim, Wildcat Tamer, The Tarheel Slim Story 1950-1962

Le titre de l’album rend bien compte de la musique ici présentée : l’histoire de Tarheel Slim (1923-1977) qui parcourt un large éventail de la musique afro-américaine : gospel, blues, R&B, rock ‘n’ roll. Né Allen Bunn en Caroline du Nord, le “Tar Heel State” qui lui vaudra son surnom, c’est un chanteur-guitariste qui fait ses classes à l’écoute de Blind Boy Fuller et la fréquentation de l’église.

C’est avec un groupe de gospel, les Selah Jubilee Singers, qu’il entame sa carrière comme chanteur (baryton) et guitariste, et c’est avec des éléments de ce groupe qu’il enregistre des faces sacrées et profanes sous diverses dénominations, sur des labels variés, à la fin de 1950, à New York. Signé par Apollo sous le nom des Larks, l’ensemble entre dans les charts R&B en 1951 avec deux reprises de Sonny Boy Williamson 2 et Smokey Hogg dans un style doo-wop blues, Eyesight to the blind et Little side car, où Tarheel Slim chante et tient la guitare. Il entame une carrière solo peu après, d’abord dans un style down home et jump blues proche de celui de Sticks McGhee ; puis en duo avec son épouse Little Ann, il s’oriente vers un R&B qui s’invite dans les charts avec le popisant Darling it’s wonderful (n° 48 Pop, 1957) ou le magnifique proto-soul It’s too late (n° 20 R&B, 1958).

La moitié des faces de cet album fait la part belle à ce R&B où la voix soul et la guitare tranchante de Tarheel sont mises en valeur. La compilation inclut évidemment le cultissime 45-tours Fury 106 de 1959, Wild cat tamer et Number 9 train, deux “black rockabilly” qui firent longtemps la postérité de Tarheel Slim, avant qu’on commence à le rééditer exhaustivement dans les années 1980.

Émir Harbi

Note : ★★★★½
Label : Jasmine
Sortie : 11 septembre 2020

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