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Chroniques / 06.02.2024

The Count Basie Orchestra, Basie Swings The Blues

L’orchestre créé par Count Basie en 1935 à Kansas City, l’un des grands modèles de l’ère du swing, a connu des métamorphoses finement encadrées, qui lui ont permis de traverser le temps et de survivre à son fondateur (mort en 1984) en restant un “outil de précision” historiquement lié au blues.

Dirigé depuis dix ans par le trompettiste Scotty Barnhart, le CBO sert ici d’écrin et d’aiguillon, avec son mélange d’élégance et d’efficacité, à un aréopage de figures du blues, du jazz et de la soul allant de Bobby Rush à Robert Cray, Keb’ Mo’, George Benson, Shemekia Copeland, Bettye LaVette, Buddy Guy ou Charlie Musselwhite. Non content de leur fournir des riffs et arrangements de haute volée, le big band met aussi en valeur certains de ses 18 instrumentistes comme le sax ténor Doug ­Lawrence.

Le projet initial était d’intégrer le blues down home du Delta au swing et aux combinaisons harmoniques élaborées du CBO, mais le résultat est moins aléatoire : il s’agit plutôt du mariage heureux d’un orchestre hautement réglable avec des artistes aux styles affirmés. Cela donne de très belles réussites, notamment la reprise de Stormy Monday par Bettye LaVette, The midnight hour où Robert Cray se glisse dans le climat du Ray Charles de 1952, Boogie in the dark (Bobby Rush et Mr. Sipp), Just for a thrill (Carmen Bradford, recrutée du vivant de Basie) et Rock candy avec un solo de guitare flamboyant de George Benson.

Philippe Bas-Rabérin

Note : ★★★★
Label : Candid
Sortie : 15 septembre 2023

chroniqueThe Count Basie Orchestra