Fantastic Negrito, Son Of A Broken Man
13.12.2024
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Alors que le premier album du groupe australien ressort aujourd’hui chez Decca, avec deux titres supplémentaires (dont un clipé), voici notre chronique parue dans notre numéro 232. Les Teskey Brothers joueront à Paris au Pop-Up du Label le 2 février 2019.
La soul australienne ne ressemble à aucune autre. Où puise-t-elle sa différence ? De son insularité ? De son cosmopolitisme ? De son âpreté climatique ? Toujours est-il que ce disque, sorti confidentiellement fin 2017 mais dont on commence à parler un peu partout, ainsi que le démontrent les nombreux concerts donnés par le groupe aux États-Unis, ce disque donc illustre bien les atouts de la scène locale : honnêteté, engagement, ouverture d’esprit. Ceux-ci s’expriment ici par un chant fervent et écorché qui n’est pas sans évoquer Eddie Hinton, des parties de guitare sobres et moelleuses, école Reggie Young pour les rythmiques, B.B. King pour les solos, ou des arrangements de cuivres simples et efficaces, enchâssés dans des compos dont la pulsation alanguie amplifie la puissance émotionnelle.
Loin de se cantonner à une approche muséale façon Stax mid-’60s, les deux jeunes frères Teskey diversifient leur propos en s’inspirant de J.J. Cale (Shiny moon), d’Oscar Benton (la valse en mineur Til’ the sky turns black), de Bo Diddley (Louisa) ou des jam-bands sudistes (Honeymoon et ses onze minutes solaires gorgées d’orgue Hammond). Un premier album qui témoigne d’un beau potentiel.
Ulrick Parfum
Note : ★★★1/2
Label : Decca / Universal
(Re)sortie : 26 octobre 2018