Cherise, Pop-Up du Label, Paris, 2024
09.12.2024
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27 avril 2019.
Avec Irma Thomas, La Nouvelle-Orléans a déjà sa reine de la soul. Nola pourrait également avoir trouvé son petit prince. Un digne héritier au style unique, inclassable, entre jazz, funk, blues et rock. Si son aura et son talent ont largement dépassé les frontières de la Louisiane, ses concerts en Europe affichant régulièrement complet, Trombone Shorty, Troy Andrews de son vrai nom, est une vraie icône dans sa ville natale. Outre les photos et illustrations le mettant en scène qu’on peut retrouver aux quatre coins de la ville, ses (nombreux) shows créent régulièrement l’événement et c’est désormais à lui que revient l’honneur de clôturer le Jazz Fest sur la scène principale. Le touche-à-tout de génie n’hésite pas à jouer les guests et à s’inviter aux côtés des plus grands pendant le festival, comme cette année encore avec Santana ou Irma Thomas. Et le garçon, visiblement inépuisable, arrive encore à trouver du temps pour donner deux autres prestations plus personnelles pendant la semaine du festival dont le réputé et attendu Treme Threauxdown.
Le 27 avril dernier, Trombone et son Orlean’s Avenue avaient donc pris possession du Sanger Theater pour un concert événement de près de quatre heures. Après une première partie assurée par l’éclectique Robert Randolph entouré de sa famille (sa sœur au chant, son frère à la batterie, son cousin à la basse) et dont la prestation matinée de blues et de soul a fait bien plus que simplement patienter le public, place au maître des lieux. Qui n’est pas venu tout seul. Car tel est le concept du Treme Threauxdown. Trombone Shorty est bien là pour faire le show avec ses traditionnels comparses – Pete Murano (guitare), BK Jackson (tenor saxo), Dan Ostreicher (baritone saxo), Mike Ballard (basse), Joey Peebles (batterie) –, mais il est très vite rejoint sur scène par quelques invités de marque. Lors des précédentes éditions, Usher, Andra Day, Dr. John, les frères Neville entre autres avaient répondu à l’invitation du nouvel ambassadeur de La Nouvelle-Orléans. Cette année, se succèdent au micro les bluesy Boz Scaggs et G-Love, le rockeur Anders Osborne, Aloe “I need a dollar” Blacc, le pianiste Jon Batiste, la nouvelle pépite de la musique chrétienne contemporaine aux influences blues et soul (si, si, ça existe et c’est même à découvrir d’urgence) Lauren Daigle, le soul singer Leon Bridges, ou encore l’accordéoniste survolté Sean Ardoin. Placés en haut de l’affiche, les deux principaux guests, le génial soulman Anthony Hamilton, venu tout droit de Las Vegas où il se produisait déjà le même week-end, et le Jamaïcain spécialiste du dancehall Shaggy, toujours accompagnés de Trombone et de sa bande, concluent la soirée. Pas tout à fait. Car Shorty ne peut pas quitter le Sanger Theater sans un dernier rappel et une immersion dans le public tout entier acquis à sa cause. Une star, une vraie. Un prince.
Texte et photos : Frédéric Ragot