Tournée Chicago Blues Festival 2024, Oraison, Rodilhan, Le Thor
04.02.2025
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Doňa Oxford © André Hobus
Qui aurait pu imaginer un week-end de piano boogie woogie au milieu de ce petit village du Dorset aux maisons ancestrales et aux verts pâturages ondoyant comme des solos de swing sinon Julian Phillips, un des maîtres actuels et habitant des lieux ?
L’affiche était attractive : un habile cocktail d’invités étrangers (le duo Axel Zwingenberger-Lila Ammons ; Doňa Oxford ; Eeco Rijken Rapp) entourés d’une jeune garde douée (Henri Herbert ; Tom Lewer ; Yvon Monboisse ; Patrick Smet ; James Goodwin ; Dan Moore et Will Blake) et de deux vétérans britanniques : Big John Carter, le rocker-collectionneur tatoué et le délicieux Neville Dickie , dont le LP de 1975 (!) "Back to the Boogie" destiné à tous les supermarchés se vendit alors confortablement.
Eeco Rijken Rapp et Axel Zwingenberger © André Hobus
Big John Carter © André Hobus
Et, bien sûr, jams à toute heure, réunissant en divers lieux pros et amateurs éclairés (Simon King, par ex.), visiteurs continentaux (le jeune danois Lasse E. Jensen, virtuose), voire même new-yorkais (le sympathique Scott Staton), le tout dans une atmosphère et une organisation bon enfant, parfois aux dépens de répétitions entre artistes et accompagnateurs locaux : des breaks qui tombent "à côté" ou un manque d’entrain faute de connaître le morceau gâchent mon plaisir.
Des points forts ? Une scène britannique post-Bob Hall bien vivante et riche (sans compter les Ben Waters, Mike Sanchez, Big Man Clayton …) et la révélation d’Henri Herbert, jeune pianiste de blues dont le modèle se nomme Otis Spann ; une Lila Ammons, petite fille d’Albert Ammons, un des maestros du genre, devenue, sous le jeu et la maîtrise technique absolue d’Axel Zwingenberger, une chanteuse accomplie de "blues classique". Les néo-conservateurs anglais sont de retour : pour le piano boogie woogie, c’est une bonne nouvelle.
André Hobus